Résumé : De longues années passent. Samia a fini par monter sa propre affaire en France. Elle avait réussi à escalader les échelons du succès, mais la nostalgie du pays commençait à la tarauder. Il était aussi grand temps pour Maya de connaître sa famille. Samia y réfléchissait sérieusement. Cela faisait maintenant plus de deux années qu'elle avait cessé aussi de donner de leurs nouvelles à Djamel. Pourquoi ? Eh bien pour que ce dernier consente enfin à comprendre qu'elle ne voulait plus renouer avec lui. Maya va bientôt atteindre sa majorité, et elle pourra rentrer chez elle si cela lui chantait. C'était cruel ! Mais il fallait aussi transiter par cette étape. Rien ne pouvait plus lui faire entendre raison. Et sa seule raison de vivre demeure cette belle jeune fille qu'elle avait élevée toute seule et sans aucune aide. Elle-même s'était épanouie, et son charme ravageur avait pris d'autres proportions. Les quelques cheveux blancs qui striaient ses tempes, au lieu de la vieillir, lui donnaient plus de classe et d'élégance. Rym et Baya, qu'elle voyait de temps à autre, ne cessaient de lui répéter qu'elle ne faisait pas son âge et qu'elle devrait sérieusement penser à son avenir. La solitude ne fera que la plonger dans la monotonie et l'angoisse. Baya qui en connaissait un bout ne cessait de la harceler. "Retourne auprès de ton mari. Les hommes qui aiment autant leurs femmes se font de plus en plus rares de nos jours. Un autre à sa place n'aurait pas attendu trop longtemps pour refaire sa vie." Maya, de son côté, était plus curieuse que jamais. Elle ne cessait de poser des questions sur son père et sa famille. Pourtant, Samia lui répétait le même refrain depuis des années. "Occupe-toi de tes études avant tout. À ta majorité, je te dévoilerai les raisons qui m'ont poussée à m'éloigner de ton père. Je n'ai pris d'ailleurs cette décision que pour son bien. Et puis, peut-être irons-nous nous réinstaller définitivement au bled lorsque tu auras obtenu tes diplômes." Maya qui ne connaissait encore rien du bled s'enthousiasmait à chaque fois que sa mère lui parlait de son chez-elle. Elle ne connaissait de son père que ces quelques photos que cette dernière exhibait de temps à autre. Un fort bel homme, avait constaté Maya. Un homme qui, certes, a dû prendre de l'âge, sans pour autant vieillir. Maya en était convaincue. Son père était ce type d'hommes que l'âge ne pouvait enlaidir. Une année passe encore. Maya décroche ses diplômes d'enseignement secondaire avec brio. Maintenant, elle devrait choisir son orientation universitaire. C'est une élève assidue, qui pouvait autant s'intégrer dans les arts et la littérature, que dans les mathématiques et les sciences sous toutes leurs formes. Sa bonne culture générale en était pour quelque chose, et sa mère n'était pas en reste. Samia avait tenu à donner à sa fille une éducation de base qui lui permettrait d'évoluer d'elle-même. Elle l'avait incitée à la lecture et aux arts, et leurs voyages dans les différents pays n'avaient fait que consolider cette culture. Maya devenait belle et cultivée. Il était temps de la mettre au courant de ce passé douloureux sur lequel Samia avait voulu tirer un trait, mais qu'elle n'avait jamais pu oublier.
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