Le royaume du Qatar continue d'étrangler toutes les voix de l'expression libre à Doha, où il vient de modifier son code pénal, sous le couvert de la sauvegarde de sa sécurité intérieure, a dénoncé hier l'ONG Humain Rights Watch (HRW). "L'amendement, présenté comme un nouvel article dans la section ‘crimes contre la sécurité intérieure de l'Etat' du code pénal (…) impose une peine de prison pour propagation de rumeurs ou de fausses nouvelles", a affirmé l'ONG de défense des droits de l'homme, expliquant que "le nouveau texte ne définit pas qui détermine ce qui est une rumeur ou une fausse nouvelle, comment faire une telle détermination ou quelles normes doivent être utilisées pour le faire. Il n'exige pas non plus que les informations partagées causent un préjudice réel à un intérêt légitime". Selon Michael Page, directeur adjoint du Moyen-Orient à HRW, "le Qatar aime annoncer à quel point il est censé être plus ouvert que ses voisins, mais cette loi utilise le même manuel que les autres Etats du Golfe pour museler la liberté d'expression", estimant que ce pays qui propage et finance l'idéologie de Frères musulmans "devrait supprimer les dispositions légales qui restreignent la liberté d'expression, et non pas ajouter des dispositions plus vagues comme les ‘fausses nouvelles' qui refroidissent le débat public critique sur des questions importantes".