Ce n'était en fait qu'une question de jours. Une dizaine seulement. Après l'avoir déjà annoncée dans ces mêmes colonnes il y a dix jours, Si Tahar Cherif El-Ouazzani a concrétisé sa démission lundi soir, en renonçant à poursuivre sa mission à la tête du Mouloudia d'Oran. "Je transmettrai au wali une lettre pour lui annoncer que je suis démissionnaire. Je n'ai jamais trahi l'équipe. Je n'ai jamais été contre mon club. Des gens d'ici, d'Oran, du MCO font tout pour nous casser, nous créer des problèmes. Ce sont des traîtres. C'est pour cela que je veux me retirer. La responsabilité est trop grande. Les coulisses nous ont massacrés durant la phase aller et elles pourraient en faire autant au retour. Je ne veux en aucun cas vivre une fin de saison à jouer le maintien. Pour toutes ces raisons, je vais démissionner", tancera Cherif au cours d'une conférence de presse improvisée. "Tout le monde connaît le contexte difficile dans lequel j'ai accepté de prendre en charge l'équipe. Jusqu'à maintenant, soit sept mois après ma prise de fonctions, je n'ai ni contrat, ni salaire, ni rien. Les joueurs attendent encore de percevoir quatre mensualités. Le Trésor a opéré une ponction de 1,8 milliard. Moi, je n'ai pas besoin de telles responsabilités. Je n'ai jamais été demandeur d'emploi. Je peux exercer ma fonction d'entraîneur où je veux. Or je ne reçois en contrepartie que de l'ingratitude, de la méchanceté et des complots. Ce poste de DG ne m'a attiré que des ennuis. Ceux qui devaient m'aider m'ont mis les bâtons dans les roues. Quant aux actionnaires, ils n'ont jamais aidé l'équipe d'un centime. Certains d'entre eux ont même tenté de manipuler les supporters contre ma personne. Il y en a même parmi ces supporters qui ont voulu s'immiscer dans mon travail. Certains voulaient même de l'argent. D'autres voulaient voir leurs joueurs signer. On m'exige de ramener une société pour prendre en charge le club. Je ne peux tout de même pas réussir là où une décision du président de la République n'a pas été appliquée. Un supporter m'a demandé de boycotter le championnat. Là, c'en est trop !", dira-t-il dans la foulée. Et de renchérir : "J'ai une personnalité et je ne permets à personne de me dicter ce que je dois faire. Si les supporters veulent qu'une entreprise prenne en charge le club, qu'ils s'unissent d'abord. J'ai toujours défendu l'honneur et la réputation du Mouloudia. J'ai toujours sollicité le soutien des autorités locales, non pas pour ma personne, mais pour le club. Je n'aime pas el-hogra ni l'ingratitude. Je suis un disciple de Kacem Elimam qui a su faire face à la pression pour mener l'équipe à gagner des titres. Maintenant que des anciens joueurs sont à la tête de l'équipe, beaucoup nous créent des problèmes. J'ai été menacé. Ma famille a été menacée. Des lettres anonymes de menaces me sont parvenues. Même des anciens présidents et des anciens joueurs sont contre nous. C'est pour cela que je ne veux plus continuer", lancera encore Cherif El-Ouazzani, qui n'a assisté à aucune des deux séances d'entraînement de l'équipe oranaise hier, pour ce qui aura été le premier jour du stage de cinq jours à l'hôtel El-Mouahidine.