La Coalition de la société civile (CSC) de Tizi Ouzou, qui regroupe des syndicats autonomes, des avocats, des praticiens de la santé, des journalistes, des associations et des organisations dont l'union des commerçants et, depuis ce week-end, un collectif d'enseignants de l'université Mouloud-Mammeri, a lancé hier un appel à une grandiose mobilisation populaire à l'occasion du premier anniversaire de la révolution populaire du 22 février. "La CSC de Tizi Ouzou se réjouit des perspectives de commémoration de la naissance de la révolution populaire, le 16 février à Kherrata, les 21 et 22 à Alger et dans tout le pays, et appelle la population à célébrer pacifiquement cet événement historique et surtout à donner, à l'occasion, à la révolution un nouveau souffle", lit-on dans la déclaration rendue publique hier par cette coalition, qui explique que ce nouveau souffle est d'autant plus nécessaire que le pouvoir n'a rien changé à sa nature, comme en témoignent d'ailleurs ses pratiques. "Cela fait 52 semaines que le peuple lutte pour l'édification d'une véritable démocratie et d'un véritable Etat de droit, mais le pouvoir continue de faire la sourde oreille et continue d'actionner ses hommes de main et de réprimer le peuple", argumente la CSC, citant, comme preuves de la continuité des mêmes pratiques, la poursuite des interpellations et des intimidations, l'usage de grenades sonores pour disperser des manifestants pacifiques à Alger, l'interdiction de marches comme ce fut le cas à Saïda, l'agression d'une malade âgée et cancéreuse et la convocation de jeunes par la police à Draâ Ben Khedda pour leur participation à des marches. Les rédacteurs du document citent également, comme preuve du maintien de la dépendance de la justice, l'affaire de la mutation-sanction du procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed après avoir rendu justice à des manifestants. à la lumière de tous ces faits, la coalition de la société civile de Tizi Ouzou estime, avec tout le réalisme qui s'impose, que la révolution a, certes, arraché des acquis, mais "le chemin est encore long pour atteindre son objectif". "Beaucoup d'acquis, et non des moindres, ont été arrachés par le peuple, et par lui seul, mais le chemin peut encore être long", prévient la coalition de la société civile, non sans se réjouir du fait que le pouvoir s'affole au fur et à mesure que la révolution gagne en qualité et surtout du fait que "le peuple soit toujours déterminé à ne plus jamais se laisser berner par un système vieillissant, antidémocratique et agonisant".