Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exclu hier de faire "le moindre pas en arrière" face au forces armées syriennes dans le nord-ouest de la Syrie et affiché son intransigeance avant de nouvelles discussions avec l'allié russe de Damas. Nouvel épicentre du conflit qui déchire la Syrie depuis presque neuf ans, la province d'Idleb est le théâtre d'une crise entre la Turquie, qui parraine des groupes terroristes, et l'armée de Bachar al-Assad, appuyée par la Russie. La Syrie, qui a lancé une vaste offensive sur Idleb en décembre, a récupéré plusieurs villes de la province des mains des terroristes, qui en ont fait leur bastion. Hier, le président Erdogan s'en est de nouveau attaqué au gouvernement syrien, lui demandant de se retirer d'ici à fin février de certaines zones à Idleb, où des postes d'observation turcs se sont retrouvés encerclés par la progression des forces de Damas. "Nous repousserons le ‘régime' (syrien) au-delà des frontières que nous avons fixées", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours devant les députés de son parti, l'AKP, à Ankara. "Le délai que nous avons donné aux Syriens pour quitter les zones où nos postes d'observation sont encerclés expire. Nous sommes en train de planifier la libération, d'une manière ou d'une autre, de ces postes d'observation d'ici à fin février", a-t-il ajouté. Ces déclarations interviennent quelques heures avant l'arrivée, hier, en Turquie d'une délégation russe pour un nouveau round des négociations visant à trouver une solution à la crise d'Idleb. De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a par ailleurs indiqué que la préparation d'un sommet Russie-Turquie-Iran sur la Syrie était en cours, soulignant toutefois qu'il n'y avait "aucun accord définitif pour le moment".Sur le terrain, l'armée syrienne continue d'avancer à Idleb. Dans un communiqué lu à la télévision publique, le commandement de l'armée syrienne a annoncé hier avoir "repris le contrôle" ces derniers jours d'une dizaine de localités, réitérant sa "détermination à libérer tous les territoires de la République arabe syrienne du terrorisme et de ses soutiens".