La création du conseil consultatif et des deux commissions ad hoc vise à combler les failles de l'administration locale en matière de développement dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ayant achevé de démontrer, dans un rapport présenté mercredi, la défaillance de l'administration centrale et locale dans sa mission d'insuffler un élan de développement dans la wilaya de Tizi Ouzou, les élus de l'APW de Tizi Ouzou se sont résolus, bien que tardivement, à prendre les choses en main pour tenter au moins de dégripper un tant soit peu la machine du développement dans la région. Pour ce faire, les élus ont procédé à la mise en place par délibération de plusieurs cadres d'action et de coordination, lors de la session extraordinaire consacrée, mercredi et jeudi, à la question du développement. La première délibération votée à la majorité des voix porte sur la création d'une commission ad hoc chargée de l'examen des projets de développement inscrits mais non lancés et de ceux accusant un retard ou un blocage dans leur réalisation. "Cette commission aura pour mission d'identifier les projets en souffrance, les raisons du blocage, les acteurs du blocage, pour ensuite proposer des solutions alternatives pour achever ou entamer ces projets", a expliqué le P/APW Youcef Aouchiche, en soumettant la délibération au vote des élus. La deuxième commission ad hoc, dont la création a été approuvée par les élus, se chargera du suivi de l'opération de récupération du foncier industriel et de l'aménagement des zones d'activité, un volet qui a souvent soulevé des polémiques à Tizi Ouzou et servi, en partie, d'argument à l'administration pour justifier son inertie. Une troisième commission a été également mise sur pied avec comme seule mission d'œuvrer pour le dégel du projet du nouveau CHU de Tizi Ouzou. Parmi ces cadres d'action mis en place par les élus figure également un conseil consultatif économique, social et environnemental qui sera composé d'enseignants et chercheurs universitaires et d'experts. Ce conseil aura pour mission, selon les explications du P/APW, d'examiner les actions sectorielles et les initiatives de développement local à travers une approche inclusive, participative, intégrée et durable qui prend en compte les spécificités territoriales et la valorisation des ressources, tout en intégrant les actions de développement communautaires des villages, l'engagement de la société civile et les compétences de la wilaya. Vue de loin, la mise en place de ces structures est de nature à redonner un brin d'espoir de voir le désastre qui frappe la région en matière de développement au moins atténué, mais, de près, des questions concernant les chances de voir les objectifs de ces commissions atteints restent posées. En effet, des commissions qui n'ont aucun caractère coercitif et contraignant peuvent-elles réellement peser d'un quelconque poids face à une administration visiblement résolue à maintenir le développement de la wilaya sous sérum malgré l'accumulation de 250 milliards de dinars de reste à réaliser, et déterminée à prendre tout son temps en dépit des urgences et du ras-le-bol sans cesse exprimé par la population ? Des commissions mises sur pied à moins de deux ans de l'expiration du mandat de l'APW auront-elles le temps d'atteindre leurs objectifs lorsque l'on sait le nombre effrayant de projets de développement en souffrance dans la wilaya et la complexité du dossier du foncier industriel qui ressemble à une boîte noire qui n'a encore rien livré de ses secrets ? Quant au conseil consultatif, il est à rappeler qu'un observatoire a déjà été installé par l'APW il y a quelques années, mais il aura suffi que l'assemblée change de couleur politique pour qu'il soit mis aux oubliettes. C'est-à-dire toute la fragilité des structures qui sont mises en place à l'APW.