La 54e marche du mouvement populaire pacifique a été entamée par le slogan le plus cher et le plus apprécié : "Doula madania, machi aâskaria" (Un Etat civil et non militaire). Pour la circonstance, ce slogan a été rythmé et enrichi en paroles pour en faire un chant semblable aux chants patriotiques. Pour le 54e vendredi de cette marche pour la dignité, les slogans des hirakistes sont orientés principalement vers "Le pouvoir illégitime" et "La justice du téléphone". Ils ont scandé à plusieurs reprises "Barakat min hokm el-aâskar, doula madania machi aâskaria" ou encore "Dégagez, dégagez, ouled les Emirats". Ils ont réclamé un Etat qui respecte les droits de l'Homme, une justice indépendante et une presse libre. On pouvait alors lire sur une pancarte "Presse libre, justice indépendante" ou encore "Echaâb yourid tahrir el âdala oua el i3lem" (Le peuple veut libérer la justice et la presse). Ils se sont étonnés que des hirakistes comme Karim Tabbou, Fodil Boumala... soient toujours en détention. Ils ont appelé à leur libération et à celle de tous les détenus d'opinion. Ils se sont attaqués à la justice de Zeghmati, en scandant "Zeghmati wela feraoun, âdalet el-téléphone" (Zeghmati est devenu un pharaon, la justice du téléphone). Les marcheurs se sont ensuite dispersés en entonnant "Bâouha el-khaouana, bâouha, jibouha ya louled jibouha". Les nombreux citoyens qui ont participé à cette première marche de l'an II du hirak exprime une détermination à ne pas fléchir et à continuer à revendiquer pacifiquement un Etat de dignité jusqu'au départ du dernier homme du système honni par le peuple.