Avec la même ferveur, des milliers de Constantinois ont marché hier pour le 55e vendredi consécutif depuis le 22 février 2019. Renouvelant les doléances essentielles du soulèvement populaire, ils ont scandé les mots d'ordre et entonné les chansonnettes phare du hirak dont "Etat civil et non militaire", "Vous avez pillé le pays, voleurs", "Libérez nos frères", "Algérie libre et démocratique", "Dignité, liberté et justice sociale" et "La moitié de la bande est en prison et l'autre moitié avec Tebboune". Une halte a été observée par les marcheurs devant le tribunal de Constantine où des slogans de dénonciation d'une justice aux ordres seront repris au même titre que des slogans à la gloire des détenus d'opinion et exigeant leur libération. Les manifestants qui ont insisté sur la prévalence du civil sur le militaire, en appelant à l'instauration d'un Etat civil, de justice et de liberté, tout en revendiquant la libération des détenus d'opinion, ont, à ce titre, fait preuve d'une constance sans faille s'agissant des revendications fondamentales du hirak. Et c'est dans l'esprit même de l'une de leur chansonnette : "Tebboune est venu par la fraude, il n'y a pas de légitimité, le peuple s'est libéré et c'est lui qui décide : Etat civil." D'ailleurs, le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, est de plus en plus ciblé par les manifestants qui ne reconnaissent toujours pas son élection et considèrent le rendez-vous électoral du 12 décembre dernier comme une parodie de vote. Aussi, les milliers de Constantinois, qui sont sortis hier, ont réitéré leur détermination à poursuivre le combat pour la rupture radicale avec le système politique et ses figures héritées de l'ère Bouteflika.