Le sort d'un navire transportant 18 personnes, qui a quitté l'Algérie le 14 février, reste toujours incertain, selon l'Organisation internationale pour les migrations qui a appelé à une meilleure solidarité internationale. Plus de 20 000 migrants ont péri en Méditerranée depuis 2014, a indiqué l'OIM (Organisation internationale pour les migrations), dans un communiqué publié vendredi. "Un tragique naufrage au large des côtes libyennes le mois dernier et plus d'une douzaine d'autres décès récents ailleurs ont porté le nombre de morts en mer Méditerranée à 20 014 depuis 2014", s'est alarmé l'agence de l'ONU. Le dernier épisode de cette longue série de tragédies en Méditerranée remonte au 9 février dernier, quand au moins 91 personnes ont été portées disparues à bord d'un canot au nord de Garabulli, en Libye. "C'est le dernier d'une série de soi-disant bateaux fantômes qui ont disparu en route vers l'Europe, faisant des centaines de victimes", a déclaré Frank Laczko, directeur du centre d'analyse des données sur les migrations mondiales de l'OIM. Outre la tragédie au large des côtes libyennes, l'organisation a indiqué que les corps de trois jeunes hommes ont été rejetés la semaine dernière sur une plage en Tunisie. "Ils sont probablement liés à un navire transportant 18 personnes, qui a quitté l'Algérie le 14 février, dont le sort reste incertain", a précisé Paul Dillon, porte-parole de l'OIM au cours d'un point de presse vendredi, à Genève. Il a indiqué par ailleurs que les deux tiers des décès enregistrés sont "des personnes perdues en mer sans laisser de trace". M. Laczko a rappelé par ailleurs le caractère urgent de cette tragédie en appelant à une meilleure solidarité. "Le fait que nous ayons atteint ce nouveau jalon sombre renforce la position de l'OIM selon laquelle il est urgent d'augmenter la capacité globale des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée", a-t-il dit, tout en déplorant le "deux poids, deux mesures observé par certains pays". "Si vous venez d'un pays à revenu élevé, des efforts seront faits pour retrouver et identifier votre corps en cas de disparition. Il n'en va tout simplement pas de même si vous êtes un migrant en Méditerranée", a-t-il fait remarquer. Pour l'OIM, même si le nombre annuel de décès a diminué, chaque année, depuis 2016, année où plus de 5000 personnes ont perdu la vie en traversant la Méditerranée, il reste toutefois que la proportion de décès par rapport aux tentatives de traversée a augmenté en Méditerranée centrale et occidentale en 2019 par rapport aux années précédentes. Ce qui constitue "une poursuite de l'augmentation du risque de décès observée depuis 2017", estime l'OIM, qui a appelé dans son communiqué qu'il est urgent d'améliorer et de développer des voies d'accès légales et sûres pour les migrants et les réfugiés.
