Dans une tribune intitulée "Rappel d'une réalité occultée" M. Messaoud, professeur de lettres à l'université Yahia-Farès de Médéa, a apporté une précision de taille concernant un pan de la biographie de l'écrivaine et académicienne Assia Djebar. Selon l'auteur de la tribune, l'écrivaine Assia Djebar, de son vrai nom Fatma Zahra Imelhiyène est née le 30 juin 1935 au douar Khelaifia (actuellement dans la commune de Mihoub, 80 km à l'est du chef-lieu de wilaya), où son père était enseignant à l'école Zebache-Omar, dont la construction remonte au début du siècle dernier. Originaire de Cherchell, le père de l'écrivaine a vécu et enseigné dans ladite école de 1936 à 1946. "Il entretenait de bonnes relations avec les habitants de la région et prenait part à leur vie collective et aux prières communes." Beaucoup de ses élèves ont constitué le premier noyau du parti du peuple dans la région et ont par la suite rejoint le FLN, certains sont tombés au champ d'honneur dont le chahid Mazouni Mohamed, Zebache Omar, Khelfi Ahmed et bien d'autres. Après la fermeture de l'école au début de la révolution armée et sa mutation à Mouzaïa, où sa fille a suivi une scolarité brillante, obtenant plusieurs prix d'encouragement, dont un livre sur le maréchal Pétain, sciemment choisi par ses enseignants français qui n'ignoraient pas la répulsion de son père pour le maréchal. Certains témoignages sur le père de la famille d'Assia Djebar sont encore de nos jours rapportés par les habitants de la région, notamment son engagement pour le pays et ses médiations entre le PPA et le bachagha Brahim Boudjemaa qui reprochait aux militants de ce parti d'être à l'origine du désordre dans la région. Après l'indépendance, Si Tahar Imelhiyène, père de l'écrivaine, a rendu service à beaucoup de gens de la région, intercédant en faveur de plusieurs de ses anciens élèves qui ont pu être enrôlés dans la marine, la gendarmerie ou pour avoir des postes dans les secteurs de la banque et de la santé…