L'art pictural s'égaie à la médiathèque Bachir-Mentouri de l'établissement Arts et Culture grâce à l'élan de gracilité de ces dames qui irriguent d'une même cruche leur mois de "mars au féminin". L'objectif est qu'elles s'entrelacent les mains pour natter de leurs doigts une farandole autour de leur totem, qu'elles ont érigé autour de la symbolique : "Je suis une femme et j'existe !" Du coup, l'espace du "Mercredi du verbe" s'est mué en loft, où chacune de ces dames exhibe des couleurs qu'elle puise en chacune d'elle, en plus de leur talent d'épouse, de mère et de fille. Alors, et au nombre de cinq comme les doigts d'une seule main, ces dames ont recréé le roman d'aventures Le Club des cinq de notre bibliothèque verte pour enfants de "7 à 77 ans", de l'autrice britannique Enid Blyton (1897-1968), traduit par Claude Voilie. Alors, première des cinq, l'artiste peintre Hayat Sidhoum, qui a remis son tablier d'ingénieur et rangé ses statistiques pour assembler le tesson du carreau de faïence en d'exquises mosaïques. Une passion qu'elle s'est stylisée à la maison de la culture de la Bridja, à Staouéli, aux côtés de son mentor Abdesselam Tadjerouni, de l'atelier d'art du centre culturel Mustapha-Kateb. Autre fée de l'art, la dame Zakia Gaouaou, qui invite au "patio mauve" où le violet est l'intonation alors en vogue dans "les passions et tumultes" des milieux féministes à l'époque bénie des années 1970. Narratrice des Contes et Légendes d'El Kantara (2016), Zakia Gaouaou, qui n'est autre que Mme Mounia du courrier du cœur de la page "Premier pas" du journal L'Authentique, convie le visiteur à "la cabane sous la neige" qu'elle a ramenée dans ses bagages du pays du "Crépuscule blanc, au Canada", a-t-on su de l'autrice du roman La Stérile (éd. Planétaire, 2019). C'est dire qu'elle a près d'une toile à son chevalet, à l'instar du Poisson bleu et de L'avant M'chenouch. Et puisqu'on est au "printemps et sa sérénité", la délicatesse féminine s'allie ainsi à l'art floral de l'artiste peintre Ouali Lilla, qui a éclos à l'aide de ses pinceaux le Cerisier en fleurs et le Tronc d'arbre fleuri. Elle y découvre ainsi le jeu d'ombre et l'audace du relief qu'elle ne soupçonnait pas en elle, lorsqu'elle exerçait dans l'administration. Et des fleurs, il y en a à foison dans le bouquet de Djamila Sidhoum, qui a délaissé son "T" d'architecte-enseignante pour le bonheur du chevalet d'où ont fleuri entre autres d'incroyables traits du museau de La Girafe. Et au terme du tour de l'exposition de toiles de Tassadite Dehar, on ne peut qu'adhérer à la citation "Où sont les femmes ? L'art au féminin" (Herodot.net Le média de l'histoire). "Pourquoi imaginer que les artistes du paléolithique qui ont laissé leurs empreintes sur les murs des grottes étaient obligatoirement des hommes ?"