Cela fait plus de deux mois qu'aucun journal n'a été distribué dans tout le versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou, allant de Tizi Gheniff jusqu'aux Ouadhias. Au lendemain du début du confinement à cause de la pandémie de coronavirus, le 23 mars dernier, le distributeur de la presse nationale a suspendu toute livraison parce que la plupart des buralistes ont fermé boutique. Cependant, en dépit de l'allègement de ces mesures et de la réouverture des commerces, le journal n'est toujours pas distribué. Et c'est ainsi que les habitués de la presse restent toujours pénalisés et privés de leurs quotidiens. "Nous avons rouvert depuis près d'un mois, mais nous ne voyons rien venir. On dirait que nous sommes oubliés. Nous souhaitons que la reprise soit faite incessamment parce qu'il faut que je vous avoue que notre clientèle a baissé de plus de soixante pour cent. Car, généralement, les habitués de la presse achètent d'autres produits en plus. Nous ne gagnons pas beaucoup en vendant des journaux. Mais c'est un produit d'appel qui fait tourner nos boutiques", se plaint un buraliste à Boghni. Lors de notre tournée, il nous a été donné de constater que la plupart des buralistes ont, à présent, rouvert leurs portes. De leur côté, les lecteurs s'interrogent pourquoi dans certaines localités la distribution de la presse a repris depuis fin avril, mais pas dans d'autres. "La nouvelle génération maîtrise les nouvelles technologies. Mais nous, nous ne lisons que le journal en version papier. Cela me manque beaucoup. En plus du confinement, nous n'avons pas de presse. Vraiment, je suis entièrement déboussolé. J'ai senti ce besoin de feuilleter la presse nationale surtout durant le mois de Ramadhan quand je ne sortais plus de chez moi. Nous interpellons tous les responsables de ce secteur à redémarrer cette activité si elle a été bloquée pour les distributeurs", interpelle un retraité des postes et télécommunications, qui confie qu'il lisait jusqu'à trois quotidiens par jour avant l'interruption de cette distribution. Comme notre interlocuteur, ils sont nombreux à réclamer la distribution de la presse. "Il faudrait que les patrons de la presse exigent la distribution de leurs journaux dans toutes les localités du pays", réclame un autre lecteur. Cela étant dit, il est attendu qu'une solution soit trouvée dans les meilleurs délais à cette situation, car l'information est comme le pain, elle est plus qu'indispensable pour tout un chacun. O. Ghilès