Les bénéficiaires du programme des 80 logements promotionnels aidés (LPA) de la commune de Lakhdaria, 43 km au nord-ouest de Bouira, ont protesté dans la matinée d'avant-hier devant le siège de la wilaya pour réclamer la relance des travaux. Le projet en question, qui a démarré en août 2014 pour un délai de 26 mois, n'a pas pu être achevé. L'entreprise chargée des travaux de gros œuvre a arrêté le chantier après avoir terminé une partie du projet comprenant 52 logements à cause d'une bâtisse en préfabriqué qui n'a pas été démolie. Les bénéficiaires de leur côté ont frappé à toutes les portes pour tenter de trouver des explications de l'arrêt des travaux. "Le directeur de l'agence foncière ne nous faisait que de fausses promesses. Les autres responsables que nous avons contactés à tous les niveaux de l'administration nous menaient en bateau. À chaque rencontre, ils nous disaient que le projet allait reprendre incessamment. Nous voilà six ans après son lancement et rien n'a été fait", a déclaré Ahmed Lamèche, un bénéficiaire du programme des 80 logements LPA rencontré sur les lieux de la protestation. Le représentant des bénéficiaires a affirmé qu'en mars 2019, le chef de l'exécutif de la wilaya de l'époque a été mis au courant de ce dossier sans qu'aucune décision soit prise depuis cette date. "Nous souffrons depuis plusieurs années. Nous sommes obligés de dépenser chaque fois une somme de 250 000 DA pour payer le loyer. Pour qu'un fonctionnaire mette de côté une telle somme, il doit se saigner", ajoute un bénéficiaire. Les protestataires s'en remettent aux autorités afin de mettre un terme à leur calvaire qui dure depuis plusieurs années. "Nous sommes victimes de l'agence foncière. C'est la raison pour laquelle nous interpellons les pouvoirs publics, le wali, le ministre de l'Habitat et le Premier ministre d'intervenir pour nous rétablir dans nos droits", lancent-ils. Pour l'agence foncière, la relance des travaux est tributaire de la décision du tribunal administratif qui doit trancher dans un délai maximum de deux semaines. La raison qui a poussé l'entreprise à poursuivre en justice l'agence foncière est que l'ancienne école en préfabriqué n'a pas été démolie par l'APC de Lakhdaria dans les meilleurs délais pour permettre le démarrage des 28 logements restantes du programme. Le directeur intérimaire de l'agence a affirmé que la démolition n'a été effectuée qu'en octobre 2019, alors le contrat du marché a été signé le 6 août 2014. Deux mois auparavant, la plainte a été déjà déposée par l'entreprise pour réclamer un remboursement des frais de la TVA qu'il a payés et un désengagement du quota des 28 logements qui n'ont pas encore été réalisés. Le premier responsable de l'agence a affirmé que l'entrepreneur, dans un autre courrier, s'est rétracté en voulant garder la totalité du projet.