Cette adoption s'est faite en effet sous réserve que les irrégularités relevées par le commissaire aux comptes soit levées d'ici au mois de décembre prochain. À ce titre, les actionnaires ont demandé à ce qu'une enquête soit diligentée par Sonatrach pour faire toute la lumière sur ces anomalies. Les responsables financiers vont du reste éplucher ce bilan dans les plus brefs délais. Selon une source digne de foi, le représentant du PDG de Sonatrach a réitéré la volonté de la société pétrolière de faire toute la lumière sur ce dossier ; elle se dit même prête, dans le cas où les soupçons de malversations seraient avérés, à transmettre le dossier à la justice. Outre des anomalies liées à des problèmes de gestion comme l'absence de normes en matière de gestion des stocks des équipements, l'inexistence de logiciel de paie et le recours excessif au recrutement d'employés dans l'administration d'un club de football de surcroît pour des contrats CDI de trois ans, les actionnaires ont relevé d'autres incohérences. Comme il fallait bien s'y attendre, l'affaire du transfert d'Ayoub Azzi l'hiver dernier a attiré l'attention des actionnaires qui ne comprennent pas que le joueur soit parti pour une somme modique de 400 millions de centimes, alors que le document portant résiliation de son contrat au MCA est introuvable. Pour rappel, début janvier 2020, le défenseur central international du Mouloudia d'Alger, Ayoub Azzi, avait été transféré vers le club qatari d'Umm Salal SC. Encore sous contrat, il a dû résilier son engagement au MCA pour rallier le Qatar. Or, la direction du MCA de l'époque, incarnée par Fouad Sakhri et Achour Betrouni, aurait dû négocier directement avec le club d'Umm Salal SC afin d'arracher une indemnité de transfert plus importante, d'autant plus qu'il s'agit d'un joueur international. Pourquoi la direction ne l'a-t-elle pas fait ? Pis encore, dans le bilan financier, il est noté noir sur blanc que le MCA a encaissé une indemnité de transfert de 400 millions de centimes. Cependant, dans ses déclarations à la presse, Azzi affirme avoir payé une somme globale de 1,1 milliard de centimes, dont 520 millions remis cash à Sakhri et quelques salaires cédés. Idem pour Chafaï et Bendebka cédés gratuitement à des clubs du Golfe. Un comble ! Le bilan financier 2019 fait état également d'irrégularités relevées par le commissaire aux comptes concernant des faits graves, comme ce budget colossal de 13 milliards déboursé sans justifications comptables pour les jeunes catégories du MCA, alors que les prévisions ne dépassaient pas trois milliards. Les réserves concernent également le gonflement exagéré des salaires et des factures, à l'instar d'une mise au vert (une nuitée) dans un hôtel huppé d'Alger pour la somme de 100 millions de centimes. L'on note aussi des primes de match gracieuses de 30 millions pour des rencontres en début de saison (PAC). Le commissaire aux comptes a également mis en exergue le recrutement injustifié de gardes du corps, et une facture salée pour un voyage en Afrique (Congo) par avion spécial à l'occasion d'un match de coupe d'Afrique qui a coûté 7,5 milliards de centimes, alors que le prix réel ne dépasserait par 3 milliards. Enfin, les actionnaires ont décidé de ne pas recruter un directeur général ou un directeur sportif afin de mettre fin au bicéphalisme qui a toujours marqué la gestion du MCA.