Prévue pour le mois de mars dernier, la livraison de l'ouvrage tant attendu par la population locale a été reportée. Les travaux de réhabilitation de la transsaharienne dans sa partie reliant In Salah à In Guezzam, sur plus de 1 200 km, traînent encore, au grand dam des usagers, particulièrement des transporteurs de marchandises qui s'y aventurent quotidiennement au péril de leur vie. Prévue pour le mois de mars dernier, la livraison de ce projet tant attendu par la population locale a été donc reportée sine die, eu égard au rythme des travaux lancés par les entreprises qui pédalent encore dans la choucroute. Quatre mois après la date fixée par les autorités pour la remise en service des tronçons devant être réhabilités, il nous a été donné de constater qu'aucun changement n'a été apporté à la situation de dégradation dans laquelle se trouve la transsaharienne. L'engagement pris le ministère des Travaux publics et des Transports quant à l'accélération des travaux de réalisation de ce projet, qui aura englouti des budgets colossaux, s'avère finalement une promesse de Gascon. Ce qui n'est pas sans susciter colère et indignation des transporteurs qui font quotidiennement les frais de cette situation pénalisante, laquelle risque malheureusement de perdurer en l'absence de rigueur dans le contrôle et le suivi des travaux en cette période de crise sanitaire. Malgré les recommandations faites lors de la dernière session de l'APW, le projet qui nourrit une spéculation sans précédent sur les réseaux sociaux échappe visiblement au contrôle de la direction locale des travaux publics, qui est de surcroît taxée d'"amateurisme" et de "bricolage" dans la réalisation des quelques rares tronçons livrés provisoirement pour fluidifier la circulation automobile, accusent des usagers qui en ont assez des promesses sans lendemain. Ces derniers s'offrent ainsi des tribunes sur les réseaux virtuels pour brocarder les autorités locales et les entreprises. Le ministère des Travaux publics, lui aussi, a eu son lot de critiques. Il convient de rappeler que lors de sa visite effectuée en octobre 2019, l'ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Mustapha Kouraba, avait fait part d'une réflexion devant être portée sur le dédoublement de la RN1 traversant la wilaya de Tamanrasset sur une distance de plus de 1 250 km. Devant les médias présents, il a alors invité les entreprises de réalisation à mettre plus de tonus pour parvenir à livrer les tronçons totalisant un linéaire de 251 km qui font actuellement l'objet d'une opération de réhabilitation et l'accélération des procédures relatives à la rénovation des 486 km qui se trouvent dans un état de dégradation avancé. Le ministre s'était engagé à lever les chantiers ouverts le long de la RN1 avant mars 2020. Cependant, la cadence des travaux ne laisse aucune voie à l'optimisme. Les automobilistes rencontrés sont unanimes à se poser la question sur les budgets déjà consommés pour réhabiliter une route qui se trouve toujours délabrée, encore moins sur le choix des matériaux utilisés et la qualité de la chaussée réalisée.