Dans une rencontre virtuelle initiée par Agence algérienne pour le rayonnement culturel, le plasticien originaire du Cameroun est revenu sur son art et son parcours. Dans son modeste atelier paré d'œuvres plastiques en tous genres (peintures, installations, dessins, design textile, photographies...), l'artiste visuel Alioum Moussa a accueilli les internautes, à l'initiative de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) pour une petite rencontre virtuelle durant laquelle, il est revenu sur son art et son parcours. Ce plasticien au talent protéiforme et à la pratique "atypique" intègre plusieurs disciplines à son art, toutes apprises grâce à l'autodidactie, faisant de ses œuvres des créations uniques et très originales. Il revient incessamment à sa culture-mère, en représentant des personnages en tenues traditionnelles et en publiant des textes dans sa langue maternelle sur les réseaux sociaux. Il sensibilise aussi par le biais de son art face aux dangers de la Covid-19, et, dit-il, "même si ce fut un moment de solitude, la pandémie a été un moment de production artistique assez important". Dans ses nouvelles œuvres, les figures se mettent à l'heure du coronavirus. Elle se parent de masques aux couleurs et formes géométriques éclectiques. Et, au-delà du beau, le message de l'artiste est bien clair : protection et respect des mesures barrières face à l'ennemi invisible. Dans sa courte vidéo, il revient également sur les origines de ses travaux sur le textile, qui, dit-il, a commencé il y a une dizaine d'années au sortir d'une résidence académique à la prestigieuse Fondation Michael-Angelo-Pistoletto en Italie. Sur le textile aussi s'articule toute une réflexion de l'artiste sur les rapports Occident-Afrique. En effet, dit-il, "ce travail est un regard croisé sur le commerce de la friperie et des vêtements usagés provenant d'Europe, d'Asie et du Moyen-Orient. Ils sont généralement donnés, mais se retrouvent sur les étals des marchés". Pour Alioum, "le visage caché de cette friperie (...) traduit un peu le rapport entre l'Occident et l'Afrique". À noter également que le plasticien Khaled Rochedi Bessaïh a partagé son univers haut en couleur de la même manière le 24 juin dernier en revenant notamment sur la particularité de son trait, ses futurs projets et la situation sanitaire actuelle.