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Hachemi Cherif, le précurseur de la double rupture !
hommage
Publié dans Liberté le 10 - 08 - 2020


Par : Moulay Chentouf Porte-parole du PLD
Contrairement à une tradition qu'ils se sont imposée depuis le décès de Hachemi Chérif, les ami(e)s, les sympathisant(e)s, et les militant(e)s du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) ont décidé d'annuler exceptionnellement cette année, en raison de la pandémie de Covid-19, la cérémonie commémorant, au cimetière de Miramar, le quinzième anniversaire de son décès.
Le destin du regretté Hachemi Chérif a été scellé définitivement pendant la guerre de Libération nationale. Nous retenons essentiellement deux moments cruciaux : la rupture de la lutte armée que le pays avait choisie comme mode de combat pour se libérer du joug colonial français et le tournant décisif des manifestations populaires de 1960.
Hachemi Chérif est d'abord et avant tout le produit d'une expérience humaine et politique ancrée en profondeur dans les grandes épreuves historiques qu'a connues l'Algérie ces 60 dernières années.
En effet, alors qu'il est encore jeune, il arrête ses études au lycée franco-musulman de Ben Aknoun pour marquer de façon concrète son adhésion politique à la grève historique des étudiants de 1956. Dès l'âge de 19 ans, il rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale, et à 20 ans, il est élevé au grade de lieutenant.
À l'indépendance, en 1962, il est chef de daïra à Palestro qu'il débaptise du nom de Lakhdaria, en hommage à son compagnon d'armes de la Wilaya 4, Mokrani Rabah, le commandant Si Lakhdar.
Après le coup d'Etat du 19 juin 1965, il rejoint l'Organisation de la résistance populaire (ORP) et, en janvier 1966, il participe à la création du Parti d'avant-garde socialiste (PAGS) dont il devient un des cadres les plus importants. S'ensuit une vie politique dense et mouvementée qui contrarie nombre de ses projets culturels. Mais il arrive quelque peu à se consacrer à la vie intellectuelle du pays. Il fait ses premières armes à la radio où il travaille comme assistant de réalisation, se consacre à l'écriture et au théâtre, mais semble surtout fasciné par le cinéma. Ses rencontres avec Kateb Yacine, Abdelkader Alloula et M'hamed Issiakhem conduisent à des projets culturels intéressants, mais tous ne débouchent pas.
Au lendemain de l'indépendance, il réalise un long-métrage, Les chiens, en hommage au combat anticolonial du peuple sud-africain, puis un documentaire dédié aux luttes paysannes, Ettarfa, qu'il réalise en 1972.
Celui-ci est longtemps censuré et ne passera à la télévision nationale que... 20 ans plus tard, en 1992 !
Le livre le plus important qu'il écrit, Enjeux en jeu, est un essai majeur où il analyse les causes de la crise multidimensionnelle que subit le pays, dresse le diagnostic de l'Algérie des années 90 et propose des solutions qui, jusqu'à présent, demeurent d'une brûlante actualité.
Pendant les années 80, il est secrétaire général de la Fédération des travailleurs de l'enseignement et de la culture (Ftec), mais son action syndicale en faveur des travailleurs l'expose aux foudres du pouvoir qui n'hésite pas à user de tous les subterfuges pour l'éloigner du syndicat.
Au congrès de décembre 1990, il devient le premier responsable du PAGS en remplacement de Sadek Hadjeres. A posteriori, l'on ne peut que se féliciter d'un changement aussi judicieux à la tête du PAGS, d'autant plus que Sadek Hadjeres, toute honte bue, a osé s'exhiber avec le sinistre Zitout, et lui faire publiquement une accolade. L'irruption fulgurante de l'islamisme politique sur la scène politique rebat totalement les cartes. Une centaine de militants du parti sont assassinés par la horde intégriste et Hachemi Chérif lui-même échappe miraculeusement à une tentative d'assassinat le 10 avril 1993 à Alger.
Face à l'aggravation sans précédent de la situation politique et sécuritaire du pays, Hachemi Cherif décide d'ajuster le PAGS aux urgences politico-organiques de l'heure en créant de nouveaux mouvements politiques, Ettahadi en 1992 puis le MDS en 1998.
Il donne, ainsi, une résonance nationale à la stratégie de la double rupture, martèle à l'envi l'impérieuse nécessité de s'inscrire dans le refus de toute élection, fût-elle présidentielle, législative ou communale, et de disqualifier la classe politique dans son ensemble, démocrate comprise.
Grâce à ses orientations politiques, il contribue à la création des premiers groupes de Patriotes dans le pays, dont celui de Haouch Grau, emmené par le camarade Sellami tombé au champ d`honneur en 1995.
L'Algérie, disait-il, a deux ennemis irréductibles : le système rentier et mafieux et l'islamisme politique. C'est pourquoi, dans le fracas des armes et la trahison des lâches, il avait appelé l'ensemble des Patriotes et des républicains à disqualifier ceux qui avaient fait de l'Algérie un champ de ruine et mené le peuple à l'abattoir. Ce double combat, ou pour reprendre sa formule désormais historique "la double rupture", est malheureusement toujours à l'ordre du jour.
C'est précisément cette stratégie de lutte, qui exige, d'une part, l'exclusion de l'islamisme du champ politique et, d'autre part, la rupture avec le système, qui a été remise en cause au lendemain de la disparition de Hachemi Cherif, le 2 août 2005. C'est pour cela que des camarades ont quitté le MDS pour créer dans un premier temps, le 1er novembre 2008, le Mouvement démocratique, social et laïque (MDSL), puis le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), le 29 août 2009. Depuis sa création, il y a plus de 10 ans, le PLD s'est inscrit dans la stratégie de la double rupture, et ce, dans la perspective de la construction de l'Etat de droit, fondé sur les valeurs de la laïcité, de la pluralité et de l'universalité.
Preuve irréfutable de sa pertinence politique, 15 ans après sa mort, les préconisations politiques de Hachemi Cherif se sont avérées justes. Celles-ci sont aujourd'hui portées par des pans entiers du magnifique mouvement citoyen du 22 février.
Ce juste retour des choses semble déplaire aux réconciliateurs de tout poil. C'est pourquoi, ces derniers tirent à boulets rouges sur Hachemi Cherif en le présentant, tour à tour, comme un opportuniste du 19 mars et un élément au service du clan d'Oujda. Ces attaques indignes ne sont pas le fait du hasard.
Elles se produisent au lendemain du 15e anniversaire de son décès et au moment même où de nombreuses prises de position convergent pour rappeler le combat d'un homme qui se confond avec celui de l'Algérie et qui ne s'est ni compromis avec le système ni n'a fléchi face au monstre islamiste. Quand une stratégie politique est en symbiose avec les aspirations fondamentales du peuple, tout l'honneur est à son architecte de génie, Hachemi Cherif, et le déshonneur à ses ennemis.
Hachemi Cherif peut désormais dormir du sommeil du juste. Le mouvement citoyen lui rend le plus grand hommage en faisant écho à ses orientations politiques, notamment en scandant "Yetnahaw gaa" et "Djazaïr horra dimokratia".


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