C'est dans un esprit de lutte commune et d'union entre démocrates que le 14e anniversaire de la disparition d'El Hachemi Cherif, ancien officier de l'ALN de la Wilaya IV et fondateur du MDS, a été célébré cette année. Une cérémonie d'hommage et de recueillement a été organisée, hier samedi, au cimetière de Miramar, commune de Raïs-Hamidou, à Alger, en présence des responsables du MDS et du PLD (parti issu du MDS), du RCD et du FFS. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans son dernier album de 1998, avant son lâche assassinat, Matoub Lounès, qui constatait impuissant la division des démocrates, a cité les chefs des principaux partis, à savoir le RCD, le FFS et le MDS, dans une même chanson, et ce, dans un cri de détresse où le message principal était cet espoir de voir ces partis s'unir autour du même idéal démocratique. La dynamique populaire déclenchée le 22 février contre le système politique a donné naissance à une autre dynamique de la classe politique, condamnée à s'unir ou à disparaître. Les partis de la mouvance démocratique ont choisi la voie montrée par le mouvement populaire : l'unité pour arracher le changement radical du système. C'est dans cet esprit que le 14e anniversaire de la disparition d'El Hachemi Cherif, ancien officier de l'ALN de la Wilaya IV et fondateur du MDS, a été célébré cet année. Une cérémonie d'hommage et de recueillement a été organisée, hier samedi, au cimetière de Miramar, commune de Raïs-Hamidou, à Alger, en présence des responsables du MDS et du PLD, parti issu de MDS, du RCD et du FFS. Ces quatre partis ont constitué un front avec d'autres formations, les Forces de l'alternative démocratique, qui préparent une convention nationale pour le 31 août, afin de proposer une sortie de crise à même de répondre aux revendications populaires étalées chaque vendredi dans les rues des différentes villes du pays. La commémoration du 14e anniversaire de la mort d'El Hachemi Cherif (2 août 2005) intervient cette année en pleine révolution populaire qui a émerveillé le monde, de par son caractère pacifique et sa puissance en matière de mobilisation. Le recueillement à sa mémoire est intervenu au lendemain du 24e vendredi de mobilisation. Le président du MDS, Fethi Ghares, a rendu hommage au défunt dans ce contexte révolutionnaire. Les présents n'ont pas manqué d'évoquer les positions politiques d'El Hachemi. Membre fondateur du PAGS en 1966, il a créé le MDS (Mouvement démocratique et social) en 1996. El Hachemi Cherif a refusé de prendre part aux élections organisées en Algérie durant les années 1990, estimant qu'elles profitent uniquement au pouvoir qui détenait tous les mécanismes et moyens de fraude. Il est parmi ceux qui prônaient « une double rupture » avec le système politique rentier et l'islamisme. Le coordinateur du PLD, Mustapha Hadni, dans une allocution, a affirmé, pour sa part, que « nous rendons hommage à un homme exceptionnel dans une situation exceptionnelle marquée par une révolution pacifique». «Ce moment historique que vit notre pays était tellement rêvé par feu Hachemi Chérif. Un homme politique indomptable aux valeurs universelles. Le concept de la double rupture cher à Hachemi Chérif est devenu aujourd'hui une nécessité historique portée par des millions d'Algériennes et d'Algériens», a-t-il soutenu. Moulay Chentouf, compagnon du défunt des décennies durant, a déclaré au Soir d'Algérie que « Hachemi aurait été fier, n'était ce funeste adieu le 2 août 2005. Mais du fond de sa tombe, il l'est depuis le 22 février 2019. Fier de voir les citoyens et citoyennes algériens ressusciter et marcher pacifiquement vers une Algérie libre et démocratique, après un long mutisme, après les émeutes, après toutes ces marches empêchées par le pouvoir dictatorial». Notre interlocuteur pense que «Hachemi va réellement reposer en paix, quand il a vu autour de sa tombe, suite à l'appel du PLD, les forces politiques, avec des représentants de la société civile qui ont conclu un Pacte de l'alternative démocratique». «Maintenant, il y a de l'espoir pour construire une Algérie républicaine, démocratique, moderne, sociale et laïque grâce à des hommes comme le regretté Hachemi Chérif, et les citoyens et citoyennes du 22 février 2019», estime-t-il. K. A.
