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Cures thermales, cure corona
À HAMMAM BOU HADJAR, l'eau n'est plus chaude
Publié dans Liberté le 15 - 08 - 2020

Mythe Ou réalité, les eaux de Hammam Bou Hadjar présentent une curieuse singularité ; elles sortent d'un amphithéâtre de colline où gît un massif de travertins, c'est-à-dire des roches calcaires déposées en lits irréguliers. Il en résulte un comportement assez capricieux des eaux : leurs points d'émergence sont en perpétuel déplacement. C'est sans doute ce qui explique cette histoire légendaire, mais un peu fantaisiste, de la naissance d'une des sources de Hammam Bou Hadjar : un jour, il y a fort longtemps, une vache paissait paisiblement au pied des collines. Soudain, plaçant malencontreusement son sabot dans un petit trou, elle fit une chute. Et, aussitôt, l'eau se mit à couler à l'endroit même où elle était tombée. On appela alors cet endroit "Aïn El-Bagra". Sans doute, elle avait crevassé le sol à l'endroit même où un flux d'eau cherchait à jaillir à l'air libre.
L'espace verdoyant de l'établissement est marqué par un calme inhabituel qui contraste avec le mouvement incessant d'avant-confinement où les centaines de visiteurs, notamment des familles, pas nécessairement des curistes, se bousculaient pour occuper les espaces gazonnés. Même le parc d'attractions destiné aux enfants, dont le propriétaire venait d'achever le montage quelques jours seulement avant la fermeture de la station, n'a malheureusement pas pu démarrer les premiers grincements des "gros jouets" qui constituent le manège, au grand dam des gamins et de leurs parents.
Habituée à accueillir des milliers de visiteurs à longueur d'année, en particulier les curistes, la station thermale de Hammam Bou Hadjar s'est assoupie depuis l'entrée en vigueur en mars dernier du confinement sanitaire, plombant l'activité commerciale et économique de toute une ville. L'épidémie de coronavirus a déjà écourté une saison de cure. La mesure de fermer la station prise par les pouvoirs publics a notamment pour objectif de protéger du coronavirus les populations vulnérables, fragilisées par certaines pathologies chroniques, qui se précipitent vers la station. 265 curistes en moyenne sont pris en charge quotidiennement au niveau de l'établissement en temps normal, où chacun a son propre programme, tout en respectant les contre-indications.
La renommée de la station thermale de Hammam Bou Hadjar a dépassé les frontières du pays, puisqu'elle attire de toutes les wilayas et même de l'étranger un nombre impressionnant de visiteurs et de malades qui veulent se soigner et faire du tourisme. Les 59 derniers curistes qui appartiennent à des organismes conventionnés ont été évacués dans la première quinzaine du mois de mars. Pendant ce temps, l'activité de la station est à l'arrêt. Le début de l'activité a été repoussé à une date inconnue. Mais, confinement oblige, les couloirs restent désespérément vides, tout comme les bassins. "Depuis le début du confinement, on a prévenu nos curistes de rester chez eux. On a remis les établissements en mode hivernage ; en fait on a revidé les bassins et on a mis en place un plan d'inactivité", explique avec amertume Moualid Mohamed, le directeur de la station thermale de Hammam Bou Hadjar. Une virée du côté des 54 bungalows nous renseigne sur l'état d'esprit des médecins hébergés dans le cadre du confinement et qui ont pris la place des curistes qui viennent se faire soigner et dont une bonne partie vient de l'intérieur du pays, voire du Sud algérien.
Silence thermal
Plus loin, la gigantesque bâtisse qui abrite la balnéothérapie, retapée à neuf et dont les travaux sont en cours d'achèvement dans la cadre du programme de modernisation de la station, est silencieuse. L'entreprise en charge du projet intensifie les efforts pour que l'infrastructure soit livrée dans les délais. Celle-ci compte deux piscines, un bureau pour le médecin et des jacuzzis, selon les mêmes spécificités du bloc thermal. Conscients que la modernisation de la station est devenue une nécessité, les pouvoirs publics ont alloué une enveloppe estimée à 87 milliards de centimes, dont 18 milliards ont été réservés à ce projet qui est passé en priorité, selon l'ex-directeur de la station thermale. Quant à M. Moualid, l'actuel directeur, celui-ci nous apprendra que ce projet d'envergure est suivi avec une grande attention par le directeur général du tourisme de Tlemcen en personne.
Au niveau de la station, une assiette de 19 ha encore à l'état vierge permettra de réaliser plusieurs choses à l'avenir. Sauf que la station fait face à un véritable problème de concession lié à la nature juridique du terrain. Un véritable combat est mené auprès de l'administration domaniale pour régulariser la situation du terrain pour qu'il soit un terrain rural au lieu de terrain urbain. Le premier est calculé en hectares et le second en mètres carrés, quant au prix de la concession fixé par les domaines que la station devra débourser chaque année, il se chiffre à des milliards. Une situation qualifiée de pénalisante. En face, la partie réservée aux commerces donne l'aspect d'un espace fantôme. La dynamique commerciale s'est arrêtée au printemps dernier et les commerçants ont pris d'autres destinations. Rencontré en ville, l'un d'eux espère une réouverture de la station dans les plus brefs délais. Pour ceux qui exercent au centre-ville de la cité des thermes, la présence des curistes et des visiteurs est vitale. Ici, c'est-à-dire au sein de l'établissement thermal, les curistes représentent un taux appréciable sur l'ensemble de la clientèle. Leur absence est d'autant plus difficile à vivre. "Aujourd'hui on nous annonce que l'ouverture n'est pas pour demain. On est obligé de se soumettre à l'arrêté de Madame la wali. Nous allons consulter nos clients pour qu'ils temporisent.
Dès l'ouverture de la station, nous les prendrons en charge suivant un programme que nous devons élaborer pour leur prise en charge. Nous avons pris leurs coordonnées. Car c'est vrai que c'est une clientèle vulnérable, dont certains curistes sont fragilisés par leurs maladies. Qu'il s'agisse des assurés sociaux ou autres", poursuit M. Moualid, en ajoutant : "Il y a ceux qui n'ont pas terminé leur cure – il leur restait trois ou quatre jours au maximum – qu'ils devront récupérer s'ils veulent bien se manifester." Notre interlocuteur nous apprendra que durant toute la période de fermeture le personnel de l'établissement n'a pas chômé. Car il n'y avait pas que les curistes à prendre en charge, mais bien d'autres personnes à héberger, notamment après le choix qui s'est porté sur l'hôpital de Sidi Ayed pour accueillir les cas positifs et les cas suspects de la Covid-19 suite à la saturation de l'hôpital de référence Frères-Boucherit d'El Amria, où les médecins et les agents paramédicaux étaient orientés vers l'établissement thermal pour en faire un lieu de confinement sanitaire. L'établissement, en tout cas, se prépare à une réouverture qui peut intervenir à n'importe quel moment. "Nous avons commencé à recevoir des demandes de réservation par certaines entreprises. Nous sommes prêts pour la reprise bien qu'elle soit conditionnée par les mesures de prévention sanitaires comme l'obligation de la distanciation sociale", soulignera le responsable de l'unité. Il ajoutera : "Nous avons saisi cette opportunité de fermeture pour effectuer quelques travaux d'étanchéité avec nos propres moyens au niveau des 54 bungalows, et Aïn El-Bagra a bénéficié d'un aménagement à la mesure de son importance, voire de son utilité curative, où on a réussi à augmenter le débit."
Sur l'impact qu'a engendré la fermeture de la station thermale, l'unique au niveau de la wilaya de Aïn Témouchent, nous avons donné la parole aux responsables au niveau des institutions concernées par cette situation, à l'image du secrétaire général de la commune de Hammam Bou Hadjar, de la présidente de la commission de tourisme auprès de l'APW et du directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya. Ce dernier, en sa qualité de premier responsable du secteur, n'a pas fait dans le détail en déclarant qu'il n'est pas question de la réouverture de la station tant que celle-ci constitue un risque pour la santé du citoyen car s'agissant de l'exploitation des bains. ‘‘C'est un établissement public qu'on peut réquisitionner à tout moment pour accueillir les médecins et les équipes médicales en charge de la gestion de la Covid-19 ainsi que les ressortissants algériens en provenance de l'étranger. Il n'y a qu'à voir le nombre de cas positifs enregistrés au niveau de la wilaya avec cette courbe ascendante inquiétante'', a déclaré M. Maâmeri Hamouda.
Réouverture différée
De son côté, Mme Belarbi Wassila, présidente de la commission du tourisme auprès de l'APW, a indiqué que l'épidémie de coronavirus n'a épargné aucun secteur, y compris celui du tourisme thermal dont la station de Hammam Bou Hadjar, qui était cotée, fait partie. Son fonctionnement à longueur d'année a créé une certaine dynamique sur tous les plans au sein de la cité des Thermes, et ce, par le fait de recevoir des visiteurs et des curistes issus aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays, avant de connaître une dèche qui dure depuis le mois de mars dernier avec sa fermeture, pénalisant ainsi la municipalité en la privant de recettes. ‘‘C'est bien dommage que les responsables de la station thermale n'aient pas su profiter de cette situation pour réhabiliter ce complexe dans le cadre de sa modernisation dont il était question depuis plusieurs années, alors qu'une enveloppe budgétaire conséquente lui a été consacrée'', a-t-elle regretté. ‘‘Je veux le dire en toute franchise et je cite même l'ex-directeur de la station thermale M. Messaïd, qui avait des projets à réaliser, à l'image des randonnées équestres et pédestres vers la station thermale El Hamda, alors qu'il était animé d'une bonne volonté. Je me rappelle, on avait même visionné le projet de modernisation en 3D dont l'étude a été confiée à un bureau espagnol. Qu'en est-il de ce projet ambitieux alors que l'Etat a dépensé des sommes colossales pour cette étude dont le projet n'a jamais vu le jour ?'' s'est-elle interrogée. Selon elle, on aurait dû investir dans ce complexe au lieu de songer à se lancer dans de gros investissements, allusion faite au projet portant sur la création d'une zone d'expansion touristique (ZET) dont le plan d'aménagement touristique a été rejeté aussi bien par l'APW que par l'APC de Hammam Bou Hadjar, dont Liberté a fait un large écho en raison des conséquences que pourrait subir la nappe d'eau chaude engendrées par les travaux qui seront engagés par les futurs investisseurs en raison de la nature volcanique de la zone.
D'ailleurs, selon une correspondance émanant du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) datée de 2005, la nature de la zone est volcanique et la nappe d'eau chaude est diffuse et rarement concentrée. ‘‘Quand je vois la magnifique salle de cinéma abandonnée et la dégradation de l'état des routes, l'état des stations thermales traditionnelles de Hamda et de Sidi Ayed qui sont à l'abandon, il y a de quoi s'emporter. Ce n'est pas de cette façon qu'on arrive à promouvoir le tourisme thermal. En le réhabilitant, ce sera un joyau qui permettra de créer des postes d'emploi, d'accueillir les touristes dans de bonnes conditions et d'assurer une valeur ajoutée à la municipalité de Hammam Bou Hadjar'', fera-t-elle remarquer. Quant à M. Bouguera Kaddour, secrétaire général de la commune de Hammam Bou Hadjar, il est convaincu que les effets de cette fermeture ne seront ressentis que lors des prochains exercices budgétaires avec le non-versement des impôts et taxes comme la taxe sur l'activité professionnelle, la TVA ou bien la taxe de séjour dont sera privée la municipalité.
‘‘Sur le plan commercial et économique, l'on a constaté l'absence de dynamique ces derniers mois, conséquence de l'absence de visiteurs et de curistes qui nous ont habitués à créer cette dynamique qui fait vivre la ville, et ce, en raison de la fermeture de la station thermale qui s'est répercutée sur l'activité des commerçants et des prestataires de services, à l'image des restaurateurs. Il va sans dire que Hammam Bou Hadjar est d'abord une commune à vocation touristique avant qu'elle ne soit agricole, et ce, grâce à son complexe thermal considéré comme un véritable joyau. Ce qui nous pousse à imaginer un instant Hammam Bou Hadjar sans ses sources thermales. Que deviendra-t-elle ? Mais il s'agit avant tout de préserver la vie de nos concitoyens. Tel est notre souci majeur et notre priorité qui fait partie des missions principales de la commune'', a conclu M. Bouguera Kaddour.
D'une superficie d'un peu plus de 67 ha, la station thermale comprend un hôtel de 30 chambres, soit 60 lits, un ensemble de 54 bungalows, d'une et deux pièces, soit 156 lits, un restaurant gastronomique et un snack totalisant 250 couverts. Elle dispose également de 2 cafétérias, 3 bains, un bloc médical équipé de cabines pour différents soins, d'une balnéothérapie, de buvettes en extérieur de 140 places, une piscine, une salle de cinéma et de spectacles de 500 places, un court de tennis, un terrain de volley-ball, des espaces verts et aires de jeux pour enfants ainsi qu'un centre commercial comprenant 10 boutiques et un parking. Les voies qui se trouvent à l'intérieur de l'établissement thermal sont dans un état de dégradation qui frôle la catastrophe.


Réalisé par : M. LARADJ


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