À seulement 23 ans, elle a déjà tout d'une grande. Elle, c'est Latachi Imène, jeune poétesse, qui vient d'être nommée directrice régionale de la maison d'édition et de distribution Al-Mouthakaf basée à Batna. La jeune femme compte déjà à son actif deux recueils de poésie, Lumière dans les ténèbres et Mirage, qu'elle a publiés respectivement chez les éditions Dar El-Awtan (2017) et les éditions Tafat (2019). ‘'C'est un grand honneur pour moi et une lourde responsabilité d'être désignée à la tête d'une direction régionale d'édition et de distribution. J'espère être à la hauteur de la confiance placée en moi par Samira Mansouri, la directrice'', nous a-t-elle confié, tout en précisant l'inauguration prochaine d'une maison d'édition à Aïn Témouchent qu'abritera la bibliothèque El-Birouni, située au centre-ville. Des projets, elle en a plein la tête. Ambitieuse qu'elle est, la jeune Imène, spécialiste en littérature et langue françaises avec en poche un master, s'est lancée dans une nouvelle aventure, celle de créer un magazine culturel semestriel auquel elle a donné le nom de Dya Magazine, en hommage à son enseignante Dya Aït Yala, décédée le 15 mai 2020. "Madame Dya Aït Yala (Allah yarhamha) était mon enseignante qui assurait deux matières : la poésie et le théâtre, qu'elle m'a fait aimer. Ce fut aussi mon enseignante de littérature en 1re année universitaire où j'ai commencé à rédiger mes premiers vers." "Elle m'incitait à écrire et ne pas m'arrêter. Deux ans après, j'ai réussi à éditer Lumière dans les ténèbres, mon premier recueil de poésie, puis un second recueil, Mirage. En plus de rendre hommage à mon enseignante, ce magazine se veut un message clair, car même après leur mort, ceux qui étaient lumière dans leur vie continuent de l'être en illuminant la voie des vivants'', nous expliquera-t-elle avec une nostalgie mêlée de chagrin. À propos du magazine dont elle est la directrice, la jeune poétesse nous apprendra que le projet est en phase de finalisation. "Je suis en contact avec de nombreux membres contributeurs. Ils sont 57 écrivains jusqu'à l'heure actuelle entre romanciers, essayistes, nouvellistes et poètes, en plus de 28 chroniqueurs, 16 artistes peintres et bien d'autres. Le magazine sera mis en ligne sur un site pour un début, avant qu'il ne soit édité en version papier deux fois par an, plus un numéro réservé aux inédits et aux articles les plus intéressants et sera distribué à travers tout le territoire national", a-t-elle ajouté. "Latachi Imène est belle de son âme ; elle fait penser le miroir, une volonté pure de vivre et de nous faire vibrer dans ses poèmes et écrits. Une écriture juste et pleine d'amour qui ravira plus d'un lecteur'', disait d'elle le poète Philippe Lewi à la sortie de son premier recueil, Lumière dans les ténèbres. Pour l'écriture de cette poésie, l'autrice s'est inspirée de la réalité, a proclamé des vérités avec toute franchise et fermeté en dénonçant les maux de la société. Dans une critique littéraire du recueil, Benkrouf Blaha, professeur de langue française au Centre universitaire Belhadj-Bouchaïb de Aïn Témouchent, a qualifié cet essai de prouesse. "À son âge, elle a réussi dans une société où on ne lit pas et où la jeune génération éprouve des difficultés à maîtriser la langue française. Nous ne pouvons qu'être enthousiastes'', a-t-il affirmé d'emblée. La poésie est exigeante et contraignante, et Latachi a choisi la voie la plus difficile dans la mesure où les nouveaux programmes universitaires accordent de moins en moins d'importance aux poétiques. M. LARADJ