Trois principaux facteurs de nature conjoncturelle influent sur les cours du pétrole. il s'agit de l'ouragan Laura, même s'il a perdu beaucoup d'intensité, de la dépréciation du dollar face à l'euro et de la réduction de la production aux Emirats arabes unis (5% en septembre et 30% en octobre) pour compenser sa récente offre excédentaire. Le pétrole se sent ainsi pousser des ailes, affichant des signes visibles de reprise des prix. Hier, les cours se sont, légèrement, situés au-dessus de la barre des 46 dollars le baril (46,27). Des analystes affirment que cette tendance à la hausse devrait se poursuivre tant que l'économie mondiale continue de montrer des signes de rétablissement et que l'Opep+ continue d'agir comme catalyseur en favorisant la stabilité des marchés et en observant scrupuleusement la limitation de production qu'elle s'est imposée. L'Opep et ses alliés ont maintenu leur accord de baisse de production lors d'une réunion mensuelle tenue, par visioconférence, la semaine dernière, rappelant effectivement l'importance d'un strict respect de leurs engagements pour rééquilibrer le marché de l'or noir en ces temps de crise sanitaire. Ainsi, le marché est dans une phase ascendante, en ligne avec la stratégie défendue par les producteurs. Ceux-ci réajustent leurs niveaux de production en fonction de l'évolution de l'économie mondiale et de la pandémie de Covid-19. Plus la consommation de pétrole augmentera — un signe de bonne santé économique —, plus il faudra en produire, ce qui constitue une excellente nouvelle pour les producteurs. Ces derniers ne s'attardent, cependant, pas trop sur les aléas naturels comme les ouragans tropicaux, les inondations, les pluies intensives et les vents violents, et étant donné qu'il s'agit de facteurs de nature temporaire, ils ne doivent pas être considérés comme signalant des risques pour la stabilité des prix du brut à moyen terme. L'ouragan Laura, l'un des plus violents à avoir jamais frappé la Louisiane, est toujours d'actualité. Il a fait sur son passage des dégâts matériels et causé des pertes en vie humaine. L'ouragan Laura a été largement commenté par les spécialistes des marchés pétroliers. "On n'a eu aucun écho de dégâts majeurs sur les raffineries ou d'inondations massives, ce qui devrait permettre à l'industrie de rebondir rapidement", remarque Phil Flynn de Price Futures Group, cité par l'Afp. Et d'ajouter : "Même s'il est possible que des raffineries restent fermées pendant plusieurs semaines, elles profiteront de cette occasion pour faire de la maintenance, et après une certaine faiblesse saisonnière des prix, le pétrole devrait reprendre sa tendance à la hausse à long terme." "Cela ne veut pas dire que l'ouragan Laura n'a pas causé de dégâts importants et n'affectera pas la demande à court terme, mais nous devrions le récupérer rapidement", estime aussi Flynn. Si Laura a fortement contribué à la hausse des cours du brut, c'est parce qu'il a frappé une région qui revêt une importance stratégique en matière de production et de raffinage de pétrole.