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Le fonds de la solidarité détourné
Ould Abbes et barkat devant le juge
Publié dans Liberté le 10 - 09 - 2020

Poursuivis, notamment, pour "détournement du fonds de solidarité" et "détournement de biens publics", les deux anciens responsables en charge du secteur sont appelés à la barre pour s'expliquer.
Le procès des deux anciens ministres de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat, ainsi que d'une vingtaine de prévenus dont l'ancien secrétaire général du ministère, Kheladi Bouchenak, qui s'est ouvert hier au tribunal de Sidi M'hamed (Alger), n'est pas allé à son terme.
Faute d'entendre tout ce beau monde, le juge a décidé de suspendre la séance pour la poursuivre aujourd'hui.
Poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation ("détournement du fonds de solidarité au profit d'associations fictives et d'équipements destinés aux communes déshéritées" et "détournement de biens publics" et "octroi de marchés de manière non conforme à la législation"), les deux principaux acteurs de ce scandale, Djamel Ould Abbes et Saïd Barkat, ont, toutefois, eu le temps de répondre aux questions du juge, en se défendant comme ils pouvaient.
Le premier à être interrogé par le juge, Saïd Barkat, 72 ans, a donné l'air de quelqu'un sûr de lui, voire n'ayant rien à se reprocher. Il répondait clairement et sans user de faux-fuyants. Le juge l'a surtout interpellé sur son recours illégal à des intermédiaires, souvent des associations comme l'Organisation nationale des étudiants algériens (Onea) qui a bénéficié de pas moins de 800 bus, sans passer par les marchés publics.
Pour M. Barkat qui a eu à gérer le secteur de la solidarité de 2010 à 2013, les conventions signées avec les intermédiaires n'ont rien d'illégales. Il a même cité un arrêté ministériel qui, selon lui, autorise ce type de procédés.
Pour appuyer son argumentaire, M. Barkat a cité les responsables administratifs de son département (le secrétaire général entre autres) et les contrôleurs financiers qui n'ont, à aucun moment, attiré son attention sur l'illégalité de ces opérations.
Et à M. Barkat de préciser que celles-ci ont, dans leur grande majorité, un caractère urgent et "purement social". "J'ai assisté à toutes les opérations et chaque bus a son bon de livraison", a-t-il affirmé. Interrogé sur la distribution de 1 200 micro-ordinateurs, l'ancien ministre trouve, cela aussi, tout à fait "légal".
"Chaque fin d'année, on envoie le bilan annuel au ministère des Finances. Ils ne nous ont jamais bloqués", a-t-il soutenu, non sans défendre les jeunes cadres inculpés dans cette affaire et l'ayant accompagné du ministère de la Santé à celui de la Solidarité, en les qualifiant de "gens propres".
"Je témoigne devant Dieu qu'ils n'ont rien détourné", s'est-il exclamé. L'autre accusé dans cette affaire, Djamel Ould Abbes, qui a tenu les rênes du ministère de la Solidarité durant plus de 10 ans, affichait, lui, une mine fermée, livide même. Il paraît très fatigué et comme fort accablé par cette épreuve judiciaire qu'il subit au crépuscule de sa vie.
Apitoyés par le triste sort que le temps a réservé à ce vieillard de 87 ans, les policiers et gendarmes étaient aux petits soins avec lui. "Tu peux tenir debout ?", s'est inquiété, avec déférence, le juge, en s'adressant à l'ancien ministre qui s'est mis derrière le pupitre.
Le juge voulait savoir pourquoi l'ancien ministre a préféré travailler avec des associations qu'il présidait comme l'Union médicale algérienne (UMA) qui avait bénéficié d'une convention de 22 milliards de centimes et non pas avec d'autres.
Plutôt que de répondre directement à la question, M. Ould Abbes s'est lancé dans une démonstration en soulignant, par-ci, qu'il avait été "médecin humanitaire avant d'être ministre", et en énumérant, par-là, les différentes épreuves vécues par le pays du temps où il gérait le portefeuille de la Solidarité, non sans souligner avoir géré 6 tremblements de terre (Aïn Témouchent, Boumerdès, Beni Maouche, etc.).
Et au juge de le relancer : "Pourquoi avoir opté pour les associations et non pas pour les marchés publics ?" Réponse d'Ould Abbes : "On a opté pour les marchés publics. La loi a été respectée, on ne l'a pas du tout violée. Le ministre est un poste politique. Je donnais des instructions et les autres appliquaient."
Le juge l'a aussi interpellé sur le financement de la campagne électorale, la prise en charge des familles des repentis dans le cadre de la loi sur la réconciliation nationale, sur l'affaire des 1 200 micro-ordinateurs, la distribution de bus pour les communes déshéritées, etc. Egal à lui-même, M. Ould Abbes a donné des réponses souvent évasives quand il ne bottait pas carrément en touche.
Après quoi, un de ses avocats, Farouk Ksentini en l'occurrence, lui a posé une question sur son passé révolutionnaire. À la fin de son récit, il ne pouvait plus contrôler son émotion, et lâche : "Je suis victime (Ana madhloum). Ma vie durant, je n'ai jamais été malade, sauf en 2019 quand j'ai eu un malaise." Une tactique pour apitoyer le juge et bénéficier de son indulgence ? Peut-être.
Face à un petit groupe de journalistes, son avocat, Me Bekkat Berkani, en a d'ailleurs rajouté une couche. "C'est un malheureux. Je ne veux pas être à sa place. À son âge, il est traîné devant les tribunaux", s'est-il épanché, en assurant que son client n'a pas détourné l'argent de la Solidarité à son profit et n'a même pas de maison, sauf celle d'Aïn Témouchent.

Arab C.


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