Au deuxième jour du paiement des retraites, le manque de liquidités refait à nouveau surface dans les bureaux de poste de la daïra d'Azazga où une grosse tension a d'ailleurs été enregistrée, hier. La grande poste d'Azazga, qui, auparavant, n'avait jamais connu de crise de liquidités, n'en dispose pas ces derniers jours pour payer les usagers. Hier encore, depuis 6h du matin, les chaînes commençaient à se former devant les bureaux de poste. À Bouzeguène, il y avait deux chaînes, une pour les hommes et une autre pour les femmes. Au guichet, le paiement est plafonné à 20 000 DA. Certains, espérant trouver mieux ailleurs, ont déserté la queue pour aller dans un autre bureau de poste. Peine perdue. Pas d'argent à Idjeur, ni à Ifigha et, malheureusement, de même encore à Azazga. La chaîne devant le DAB explose, la grande salle étouffe et les guichets sont désertés. Les préposées aux guichets tentent de calmer les usagers, mais c'est chose difficile. "Peut-être qu'il y aura un arrivage d'argent, mais je ne vous garantis rien", ne cesse de répéter une de ces préposées au guichet. Certains ont perdu leur calme. "Il faut d'abord aller voter la Constitution pour prétendre toucher totalement votre retraite", ironise un vieux moudjahid. Des femmes d'un certain âge, visiblement épuisées, se sont allongées à même le parterre poussiéreux. "Je suis arrivée à 7h, il est 12h30, et on nous dit qu'il n'y a pas d'argent, c'est triste", marmonne l'une d'entre elles. Les retraités se sont écartés des guichets, attendant un hypothétique arrivage d'argent, leurs pièces d'identité bien alignées sur le bord du guichet. Les retraités auront peut-être un espoir d'empocher leur argent, en fin de journée.
