Le conseiller à la présidence de la République chargé de mission du mouvement associatif, Nazih Beramdane, a réuni, avant-hier, jeudi, des représentants du mouvement associatif de Tizi Ouzou triés sur le volet. Organisée sous haute surveillance des forces de police et de la Gendarmerie nationale, qui, dès le petit matin, ont bouclé tous les abords de la grande salle de la Maison de la culture où s'est déroulé le rendez-vous. Cette rencontre, consacrée essentiellement au rôle de la société civile dans la "nouvelle Algérie", n'a, en fait, pas drainé grand monde, et encore moins de nouveaux visages. En effet, les invités étaient essentiellement des représentants d'associations connues pour avoir, des années durant, apporté leur soutien à l'ancien régime du président déchu Abdelaziz Bouteflika. En effet, la plupart des invités à cette rencontre qui a marqué le lancement de la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution, ne sont que des militants des organisations satellites qui se mobilisaient tambour battant, à chaque échéance électorale pour faire campagne pour Bouteflika et qui servaient notamment à remplir les salles à chaque fois qu'il était question de soutenir un candidat du même régime. Lors de cette rencontre, passée pratiquement inaperçue dans la région, Nazih Beramdane a abordé la place qu'accorde la nouvelle Constitution à la société civile et, plus particulièrement, au mouvement associatif qui est appelé, a-t-il, à maintes reprises insisté, à "jouer un grand rôle dans La nouvelle Algérie". "Le Hirak a fait tomber des pratiques et a ouvert la porte à d'autres qui donnent plus de considération au rôle de la société civile", a-t-il estimé devant les soutiens de l'ancien régime qu'il a pourtant ainsi ouvertement dénoncés. Le chargé de mission à la Présidence a aussi écouté les doléances exprimées par les présents à la rencontre. Des doléances tantôt liées à l'intérêt général, tantôt à des situations personnelles, à l'exemple de ce jeune venu exposer des problèmes liés à son projet de poulailler. Parmi l'assistance, une seule voix s'est élevée pour, au moins, dénoncer la situation économique et sociale que vit la wilaya. "À Tizi Ouzou, nous avons été marginalisés sur le plan économique. Tout le monde sait que nous avons eu de nombreux projets qui sont restés en souffrance, et encore, certains d'entre eux sont toujours gelés comme celui du nouvel hôpital", a-t-il relevé. "Notre wilaya compte un important taux de chômage, et c'est normal que nos jeunes traversent la mer pour fuir la misère !" a-t-il déploré, avant de poursuivre que "la société civile a besoin aussi de briser ce mur entre administrateurs et administrés car, chez nous, il est même difficile de voir le directeur d'un simple organisme si vous n'avez pas de piston."