Ce que d'aucuns déplorent depuis un certain temps déjà quant à l'absence de tout effort de développement dans la commune d'El-Milia a été confirmé par le wali de Jijel, Abdelkader Kelkel, qui a fait le constat accablant d'une situation critique. En présence d'un P/APC visiblement impassible devant les chiffres présentés par le chef de l'exécutif de wilaya, celui-ci a dressé un véritable réquisitoire contre un maire qui a présidé aux destinées de cette commune durant trois mandats successifs. Sans le nommer, le wali a cependant clairement pointé du doigt la gestion défaillante de ce responsable local, à l'origine d'une situation que tout le monde critique et dénonce. "El-Milia, c'est une grande zone industrielle. Le citoyen a besoin de routes, de trottoirs. Où est tout cela ?" s'est interrogé le premier responsable de la wilaya. Ce constat d'une ville gagnée par une extrême précarité, le wali l'a fait à l'occasion de l'installation du nouveau chef de daïra, Chaâboub Rida, en lançant à son adresse : "Vous avez un grand chantier à El-Milia. Vous aurez un volume de travail de plus de 12h pour redresser tout un cumul." Pour rappel, la daïra d'El-Milia chapeaute deux APC, celle du chef-lieu et celle d'Ouled Yahia-Khedrouche. Dans son intervention d'installation du nouveau chef de daïra, le chef de l'exécutif de wilaya s'est concentré sur l'APC d'El-Milia, qui n'a réalisé que d'insignifiantes opérations. "Sans m'attarder sur les montants, les opérations réalisées ne concernent que 14%, alors que dans le même registre le paiement des salaires représente 100%", s'est-il exclamé. Le chef de l'exécutif de wilaya a également fait le même constat quant au taux de consommation des crédits alloués dans le cadre du fonds de solidarité et d'assurance, en précisant que les opérations réalisées par l'APC d'El-Milia restent totalement à la traîne par rapport à celles exécutées par d'autres secteurs. Si d'aucuns ne s'étonnent pas de ce constat, l'on s'interroge cependant sur les moyens de redressement de cette situation. Surtout que la composante de la même instance communale est toujours en place et obéit à la seule volonté du P/APC, ont déploré certains élus. Le nouveau chef de daïra, qui aura le droit de regard sur la gestion de cette APC, parviendra-t-il à venir à bout de cet immobilisme ? C'est la question que se posent des citoyens, qui assistent, impuissants, à l'irrémédiable dégradation de leur cité. En tout cas, le wali semble compter beaucoup sur le nouveau chef de daïra pour tirer cette commune de l'immobilisme dans lequel l'ont jetée les élus locaux. Amor Z.