Plusieurs experts ont communiqué durant la journée de dimanche autour des problèmes qui touchent ce secteur, tout en tentant d'apporter des solutions. Parmi les propositions, encourager l'investissement et la formation. Universitaires, artistes et metteurs en scène se sont donné rendez-vous dimanche à la Bibliothèque nationale d'El-Hamma, afin d'échanger et faire un état des lieux du 4e art algérien. Dans le cadre du symposium "Réalisations dans le théâtre algérien... après 58 ans. Questionnements, réflexions et enjeu...", qui marque le lancement de la rentrée culturelle qui se poursuit jusqu'au 7 octobre prochain, les professionnels ont communiqué tout au long de cette journée sur les divers problèmes qui touchent ce secteur, tout en tentant d'apporter des solutions. Divisés en trois séances, les ateliers de réflexion ont été donnés simultanément dans trois salles de la BN et étaient inscrits sous différentes thématiques, à savoir "Théâtre algérien : rôle fonctionnel et transformations structurelles", présidée par Dr Leïla Benaïcha ; "Le théâtre, les enjeux et l'avenir de l'Algérie", par Dr Hamid Allaoui ; "Le rôle du théâtre dans l'action culturelle", présidée par Dr Djamila Zeggaï. Parmi les participants (beaucoup n'ont pu assister à cause de la conjoncture actuelle, mais ont quand même envoyé leur communication), on peut citer Lakhdar Mansouri, Rym Takoucht, Ahmed Rezzak, Ahmed Cheniki, Omar Fetmouche, Abdelkader Djeriou, Leïla Touchi, Habib Boukhelifa, Abdelhak Benmarouf... Sur la situation du théâtre, l'accent a été mis sur l'importance de ce secteur qui a connu sa période de gloire et faisait la notoriété du pays à l'international grâce à ses productions et figures légendaires. À cet effet, selon quelques intervenants, les problèmes les plus récurrents sont liés à la production, la commercialisation et la gestion. "Elles n'ont pas été mises en valeur", car "le théâtre n'est pas seulement un établissement de divertissement, mais un sujet d'éducation, une véritable institution qui mérite une meilleure gestion". Ils ont entre autres relevé que la culture doit s'ouvrir sur de nouvelles expériences qui permettront son "extension artistique et esthétique" ; qu'il faudrait revoir également la stratégie de gestion, de management culturel ainsi que la formation qui reste faible. Avant d'entamer la séance des recommandations, des intervenants ont proposé des alternatives pour sortir ce secteur du marasme. Parmi les points soulignés : introduire le 4e art dans les écoles à travers une collaboration entre les ministères de la Culture et des Arts et celui de l'Education, et ce, dans l'objectif "de faire découvrir le théâtre aux enfants et de permettre aux jeunes de s'ouvrir sur le monde". Il est question aussi d'organiser des échanges, des rencontres-débats entre professionnels ; favoriser le théâtre de proximité ; la réhabilitation des salles communales en "faveur de la création pour les jeunes et les associations" ; le lancement d'une saison théâtrale périodique. Après de longues heures d'échanges, le symposium a été clôturé par la lecture des recommandations et celle des conclusions de chaque atelier d'évaluation. Dans les documents qui seront soumis au ministère de la Culture et des Arts, les professionnels proposent notamment la création de théâtres privés et indépendants dans les wilayas, élargir la pratique théâtrale par les établissements privés afin d'encourager les jeunes comédiens ; encourager l'investissement par les petites entreprises exerçant dans les métiers de l'art ; relancer le théâtre de rue ; renforcer les mécanismes de production ; encourager l'investissement public et privé et développer ainsi une véritable stratégie de commercialisation et de promotion ; soutenir le théâtre universitaire. L'un des volets importants concerne la formation qui doit viser tous les métiers liés à ce secteur et s'ouvrir sur les nouvelles expériences réalisées à l'international.