Des centaines de travailleurs, issus de différentes administrations publiques et des collectivités locales de la wilaya de Béjaïa, ont participé à la marche organisée, hier matin, dans la ville des Hammadites, à l'appel du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), affilié à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata). Soutenue par plusieurs militants politiques et acteurs de la société civile, cette manifestation de rue a été appuyée par une grève générale observée dans certaines institutions publiques de la région de Béjaïa. Le coup d'envoi de la marche a été donné vers 11h depuis l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche jouxtant le carrefour d'Aâmriw. Arborant des banderoles et autres pancartes portant les mots d'ordre de la manifestation, les marcheurs ont mis en avant des revendications socioprofessionnelles, mais aussi les slogans habituels du Hirak. Après avoir parcouru l'itinéraire de la marche, qui s'étend du carrefour d'Aâmriw au palais de justice, sis à la cité Tobbal, les manifestants décident de rebrousser chemin pour se diriger vers le siège de la wilaya où ils ont tenu un rassemblement de protestation. À noter que la coordination de wilaya du Snapap-Cgata a soulevé, dans sa dernière déclaration, des revendications relatives aux atteintes à l'exercice du droit syndical comme la suspension et les mutations "abusives" de syndicalistes, la dégradation du pouvoir d'achat... "Pour une justice sociale et un salaire digne", "Non à la répression des libertés syndicales", "Non-ingérence de l'administration dans les affaires du syndicat" et "Libération des détenus politiques et d'opinion" étaient les principaux mots d'ordre de la marche d'hier. Le conseil de wilaya de Béjaïa du Snapap-Cgata constate, en effet, "un repli très inquiétant des libertés syndicales et individuelles" et "une dégradation très dangereuse du pouvoir d'achat qui a atteint un niveau plus bas que depuis l'indépendance". Evoquant la répression des libertés syndicales, les membres de la coordination Snapap-Cgata de Béjaïa dénoncent les intimidations et les pressions subies par leurs camarades. Enfin, le Snapap de Béjaïa a réitèré sa solidarité avec les détenus politiques et d'opinion.