Les greffiers du palais de justice d'Oran et du tribunal correctionnel de Fellaoucène ont observé, jeudi matin, un débrayage d'une demi-heure (8h30 à 9h) pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Revalorisation salariale, droit au logement, amélioration de l'environnement professionnel sont quelques-unes des revendications portées par les greffiers qui ont organisé un sit-in silencieux sur le parvis des deux juridictions. Les protestataires disent être particulièrement mécontents des engagements non tenus des pouvoirs publics quant à l'amélioration de leurs conditions de travail, et des pressions exercées sur eux dans l'accomplissement de leur mission. Deux pancartes portant sur le "Le recouvrement pour tous" et son "Application immédiate avec effet rétroactif", brandies par les protestataires, interpellaient le ministère de la Justice sur la prime du recouvrement des amendes et des frais de justice qu'ils disent n'avoir pas encore perçue depuis la promulgation de la loi en 2017. Sur d'autres pancartes, on pouvait lire le désespoir et le ressentiment des greffiers face aux promesses non tenues : "Où est la justice, ministère de la Justice ?" "À quand la prise de décision ?" "Amélioration des conditions sociales"... Ce n'est pas la première fois que les greffiers de justice alertent l'opinion et interpellent les autorités sur la "précarité" de leur situation. La revendication d'un meilleur environnement professionnel, notamment par la révision du statut, des salaires et du régime indemnitaire, remonte à plusieurs années, mais aucun changement n'est manifestement venu tempérer la colère de ces fonctionnaires qui veulent, par ailleurs, quitter la Fonction publique pour intégrer le ministère de la Justice. En raison de l'absence d'un encadrement, le débrayage de jeudi a seulement touché la cour de justice et le tribunal de Fellaoucène. Les greffiers des autres juridictions n'ont pas répondu à l'appel lancé la veille.