Résumé : Djamel se mit à travailler chez un poissonnier. Les clientes se pressaient chez eux. L'appât du gain le fit souvent absenter le matin. Il révisait la nuit. Un jour, Krimo lui conseilla d'abandonner les études pour lancer une petite affaire. Il méritait mieux comme métier. Djamel n'apprécia pas l'idée d'abandonner ses études. Il manque de se séparer fâché. Krimo lui retint et lui parla d'un ami qui avait besoin d'un coursier. Djamel rêvait de sortir sa famille de la misère. -Mais tu n'as pas ton permis ? Comment peux-tu devenir son coursier ? Et puis que vas-tu livrer ? Djamel avoua à sa mère qu'il l'ignorait et ne s'était même pas posé la question, car le plus urgent, à ses yeux, était de décrocher ce boulot. -Il a besoin d'un homme de confiance. Krimo va lui parler de moi avant. J'espère qu'il me décrochera ce travail, j'ai son numéro et son adresse. C'est mieux que le poisson . -Et tes études ? -Je les continuerais yemma. Je n'abandonnerais pas. Prends soin de toi et de papa. Je te rappellerais dès que j'aurais du nouveau, promit-il. Là, je vais à la mosquée. Mes copains m'y attendent. -Sois prudent. Djamel le lui promit. Lorsqu'il tenta de joindre le numéro donné par Krimo, il tomba sur le signalement de fax. Il rappela plus tard, chez Krimo qui lui demanda de le retrouver à proximité de la mosquée. -Ne t'inquiète pas, je lui ai parlé de toi, il voudra te voir et discuter pour avoir sa propre opinion. On se retrouve tout à l'heure. Djamel qui n'avait rien à faire, marcha à travers le quartier avant de se rendre à leur lieu de rendez-vous. Krimo était déjà là, en compagnie d'un homme âgé, bien habillé. Krimo lui fit signe de les rejoindre. Il les présenta. -Hadj Said, voici le garçon dont je t'ai vanté les mérites. Il ne te décevra pas. Ils échangèrent une poignée de main. -Enchanté. Hadj Saïd ne perdit pas de temps pour aborder le sujet. Krimo tint des propos flatteurs. -Djamel est quelqu'un d'honnête et de travailleur. Si tu lui confies ce travail, il ne te décevra pas. Tu ne regretteras pas de le prendre dans ton équipe. -Mais je devrais faire quoi ?, demanda le jeune homme. Est-ce que je serais capable de vous satisfaire ? -Incha Allah, mais dis-moi... Hadj Saïd l'interrogea sur sa famille, leur condition de vie, leur tendance politique et pourquoi il tenait à travailler. -Un jeune étudiant de ton âge, en général, ne pense qu'à passer du bon temps. Explique-moi pourquoi tu t'es mis à vendre du poisson. -Avant le poisson, j'étais receveur, raconta Djamel. Mon père ne travaille plus. Je refuse d'être une charge pour ma famille. Je veux être leur soutien, je suis le seul garçon à la maison. -C'est tout à ton honneur. Tu es un brave garçon. Je comprends pourquoi Krimo insiste pour que je te confie une de mes salles de jeux. -Une salle de jeux ? Je croyais que je devais juste livrer ? -Je te confierais des tâches différentes, chaque jour, dit Hadj Said. Parfois tu serviras de coursier. Ce n'est pas sans danger, l'avertit-il. Tu devras rester sur tes gardes et surveiller tes arrières. -Je croyais que les jeux vidéo étaient sans danger. Vous n'allez pas me demander de déposer une bombe, j'espère ? demanda Djamel, sur le ton de la plaisanterie. -Non, non... Aucune bombe, le rassura le vieil homme. Parfois, tu auras à récupérer des paquets pour moi ou à en remettre. Bien évidemment, interdiction de les ouvrir. Est-ce clair ?
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