Tout en ciblant le marché national via les épices fines et la grande restauration, M. Zouagui compte se lancer dans l'exportation pour la gastronomie européenne. L'Avpa (Agence de valorisation des produits agricoles) a rendu, jeudi 6 mai, les résultats de sa 19e édition du concours international des huiles du monde, organisé chaque année à Paris (France). L'huile "le Sainfoin", produite par l'huilerie moderne d'extraction à froid, appartenant à Seddik Zouagui, à El-Kseur, a décroché le prix "le gourmet d'or", l'équivalent de la première place. Après la proclamation des résultats de cette 19e édition dudit concours, nous avons effectué hier une virée dans l'huilerie moderne de M. Zouagui. Une huilerie moderne d'extraction à froid située à Berchiche (El-Kseur) et érigée sur les domaines de la famille Zouagui, avec une oliveraie de 1500 oliviers. L'huilerie de Zouagui est opérationnelle dès la saison oléicole 2019-2020. "C'est un investissement sur fonds propres de la famille d'un montant de 24 millions de dinars qui m'a permis d'importer les équipements de Turquie. Je n'ai reçu ni aide de l'Etat ni crédit bancaire", tient à préciser de prime abord M. Zouagui avant de présenter sa huilerie et ses capacités de production. Pour sa partie extraction, l'huilerie est composée, signale-t-il, de laveuse, de broyeur, de malaxeur, de décompteur, de filtreur à micron, de cuves inox et de deux phases extraction à froid. Pour sa partie conditionnement, elle est composée, selon cet investisseur, de souffleuse, de remplisseuse, de sertisseuse, d'étiqueteuse et de générateur d'azote. Très ambitieux, M. Zouagui lance : "Sa production locale est d'une capacité de 5000 l/an pour cette première saison. Mon objectif est de parvenir dans un proche avenir à une capacité de production de 27 000 l/an avant d'atteindre une production de 40 000 l/an". "Mon objectif est de faire dans la qualité et le perfectionnement du produit. Une petite huilerie avec un processus d'extraction sans grosses pertes. Quand on fait dans les petites quantités, on maîtrise la qualité de la production", soutient-il encore. Tout en ciblant le marché national via les épices fines et la grande restauration, M. Zouagui compte se lancer dans l'exportation pour la gastronomie européenne. "J'espère qu'avec cette médaille d'or décrochée au concours international des huiles du monde, les perspectives d'exportation s'ouvriront pour nous. D'ailleurs, j'ai déjà reçu une commande de France", renchérit M. Zouagui nonobstant les problèmes récurrents de financement. "Il y a notamment le financement de l'emballage que j'importe de Tunisie et les charges auxquelles je fais face", relève-t-il.
Participation au concours international des huiles du monde "Ma participation au concours international des huiles du monde de l'Avpa à Paris est rendue possible grâce à Gani Samir. C'est un enfant d'El-Kseur qui a une boîte de communication et d'organisation d'événements à Alger. C'est lui qui m'a incité à participer à cet événement parisien", dit-il. Lors de ce concours mondial, les huiles sélectionnées, précise notre interlocuteur, sont retenues sur la base des critères exigés par l'Avpa, organisatrice de l'événement. "Les huiles choisies sont soumises aux appréciations des membres de deux jurys, l'un technique et l'autre gastronomique. Ce dernier décerne le prix", explique M. Zouagui à propos du déroulement du concours. Pour revenir à son huilerie, il affirme que c'est la même personne, M. Gani en l'occurrence, qui a doté son exploitation agricole d'une station météorologique. À noter que la station en question a été installée dans l'oliveraie de M. Zouagui, d'une superficie de 9 ha. Cette installation, première du genre dans la région, permet, précise-t-il, de donner les différents paramètres météorologiques. "Elle me donne la température du lieu, le taux d'humidité, le point de rosée et la pluviométrie. Elle m'alerte aussi et surtout sur les maladies d'olives", explique-t-il. Il convient de signaler que lors de la 19e édition de ce concours international, deux autres catégories d'huiles d'olives algériennes ont été primées. Il s'agit de l'huile "Ouiza", produite à Tizi Ouzou, classée dans la catégorie "mûr intense", et de l'huile "l'Arbaolive", produite à Blida, dans la catégorie "mûr médium". Quant à l'huile "Saphonis", produite à Jijel, elle a eu la médaille d'argent. L. OUBIRA
