La lettre des ministres de l'UE appelant à la mise en œuvre de l'avis de la CIJ saluée    Coupe du monde-2025: Kaylia Nemour en or aux barres asymétriques    La restructuration du CADC contribuera à la dynamique de l'industrie cinématographique    Journée mondiale des réfugiés: le HCR Algérie appelle à la solidarité et à l'action en faveur des réfugiés sahraouis    Finances : les réformes initiées ont atteint un stade avancé    BAC 2025: placement de plusieurs individus en détention provisoire, et condamnations à des peines de prison ferme pour fuite de sujets et de réponses    Le président iranien appelle à l'arrêt inconditionnel de l'agression sioniste    ENTMV : 320 traversées programmées durant la saison estivale    El-Meniaâ : Divers projets pour améliorer le réseau électrique pendant la période estivale    Cour constitutionnelle: constatation de la vacance du poste de président, Mme Leïla Aslaoui assure l'intérim    Signature d'un accord de partenariat entre le ministère de la Formation et l'UNICEF    Lancement de la campagne moisson-battage dans nombre de wilayas de l'Est du pays    Sortie de la 53e promotion de l'Ecole de Commandement et d'Etat-major de Tamenfoust    Oran: des recommandations pour la sauvegarde et la valorisation des archives manuscrites    Réunion de coordination entre le ministère de la Culture et la wilaya d'Alger pour la mise en œuvre du décret portant transfert de l'OREF    Boudjemaa salue les efforts de l'Etat en faveur de l'amélioration de la performance judiciaire et de l'instauration de l'Etat de droit    Festival Cirta des sports équestres: le tent pegging, premier pas vers la généralisation d'un sport nouveau aux niveaux national et régional    Compétitions africaines interclubs : la CAF fixe les dates pour la saison 2025-2026    Bonnes nouvelles pour les femmes au foyer    Donald Trump appelle à la reddition de Téhéran    Le MCA a un point du titre, suspense pour le maintien    Rush sur le Parc de Mostaland    Seize joueurs pour préparer le championnat arabe    Succès retentissant de l'Algeria Bid Round 2024    quels impacts sur la sphère énergétique ?    Un lieu pour l'éveil des enfants à La Haye    Déjouer toutes les machinations et conspirations contre l'Algérie    « Abdelmadjid Tebboune n'a pas accordé d'entretien à des journaux français »    Campagne de sensibilisation autour des menaces sur les récoltes de la tomate industrielle    Les MAE de plusieurs pays arabes et musulmans condamnent    Au cœur des Hauts Plateaux de l'Atlas saharien, Aflou offre bien plus qu'un paysage rude et majestueux    La télévision d'Etat annonce une nouvelle salve de missiles contre l'entité sioniste    L'USMA stoppe l'hémorragie, l'USMK enchaîne    La première journée des épreuves marquée par une bonne organisation dans les wilayas de l'Est du pays    Une date célébrée à travers plusieurs wilayas de l'est du pays    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



HADJ MILIANI, UN CELÈBRE ORANAIS, UN IMMENSE ALGERIEN
IL ETAIT UN INTELLECTUEL EN MOUVEMENT ET UN UNIVERSITAIRE QUI A REENCHANTE LES ARTS POPULAIRES
Publié dans Liberté le 03 - 07 - 2021

Hadj Miliani a quitté ce monde à l'âge de 70 ans au terme d'un demi-siècle de recherches et de transmission du savoir dans les domaines littéraire, musical et cinématographique qu'il affectionnait tout particulièrement.
La nouvelle est tombée, hier, tel un couperet. Hadji Miliani est mort. L'homme qui promenait son chapeau panama aussi bien dans les événements culturels que dans les marches du Hirak a rejoint l'Eternel dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques jours après avoir contracté la Covid-19.
"Il pensait qu'il s'agissait d'une simple grippe avant d'être admis à l'hôpital Nedjma où l'on a découvert qu'il avait été contaminé par le coronavirus", rapporte un de ses amis et voisins, interloqué par la nouvelle de son décès. "Il était pourtant très pointilleux sur le port de la bavette, la distanciation physique et l'usage du gel hydro-alcoolique. Il refusait même de serrer la main", continue notre témoin qui dit avoir régulièrement croisé le défunt dans l'un des marchés de fruits et légumes de l'USTO.
Hadj Miliani a quitté ce monde à l'âge de 70 ans au terme de quelque cinquante années de recherches et de transmission du savoir dans les domaines littéraire, musical et cinématographique qu'il affectionnait tout particulièrement.
Titulaire d'une licence de littérature (1978) et d'un magistère en littérature maghrébine (1989) à l'université d'Oran, le défunt a commencé à dispenser son savoir à l'université de la ville qui l'avait vu naître le 21 mars 1951.
En parallèle à sa charge d'enseignant à Sénia, Hadj Miliani multipliait les activités dans les arts et la culture et prenait part à toutes les initiatives visant à la promotion culturelle à Oran. Dans les années 1990, il avait même initié la "Convention du rap", une tentative de sortir de l'ombre les rappeurs qui foisonnaient à cette époque-là et les faire connaître au grand public.
Au fil des années, Hadj Miliani se forgera une solide réputation dans le monde de la littérature et de la culture en Algérie. Ses travaux et recherches sur la musique raï et L'aventure du raï, livre coécrit avec le chercheur Bouziane Daoudi, en feront une des "références" de ce genre musical.
En 1997, il obtient son doctorat en littérature à l'université Paris 13 et continue ses travaux académiques sur les arts : il produira de nombreuses publications, participera à des ouvrages collectifs et dirigera plusieurs projets de recherches. Beurs' mélodies... (2003), Art et trans-culturalité au Maghreb (2007), Alger-Beyrouth, capitales de la couleur (2010), Des louangeurs au home cinéma (2010), Histoire et institutions du champ culturel en Algérie (2014)... et d'autres travaux braqueront les projecteurs sur la culture algérienne, mais aussi sur d'autres cultures en France et ailleurs.
Son apport est tel qu'il est régulièrement sollicité pour animer, voire diriger des événements culturels : on se souvient, notamment, qu'il fut l'un des organisateurs du Festival de la chanson oranaise et sollicité pour présider l'un des jurys du 6e Festival d'Oran du film arabe.
Travailleur acharné, il était professeur de littérature maghrébine à l'université de Mostaganem, chercheur associé au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), membre de plusieurs conseils scientifiques dont celui, algéro-français, du Réseau de langue française et expressions francophones (La FEF), et du Centre d'études maghrébines en Algérie.
Il faisait également partie des comités de lecture des revues Insanyat, Synergie-Algérie et Résolang... Ce "révolté" de la Culture (avec un grand C) qu'il voulait vivante et passionnante ne pouvait pas rester insensible à la formidable explosion du 22 Février 2019.
Il fut tout naturellement l'un de ces milliers de marcheurs du vendredi qui arpentèrent une année durant les avenues d'Oran en revendiquant une Algérie multiculturelle, plurielle assumée. Hadj Miliani a fait sa dernière apparition publique la semaine passée au siège de l'association féministe Fard, à l'occasion d'une rencontre autour du dernier livre de Mohamed Mebtoul Covid-19. La mise à nu du politique.
En privé, le défunt avait déploré l'inexistence d'une manifestation livresque à Oran et émis l'idée de la création d'un salon du livre. Hadj Miliani a été inhumé, hier, au cimetière d'Aïn El-Beïda, en présence d'une foule d'amis et proches atterrés par sa soudaine disparition.

S. OULD ALI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.