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Entre la modélisation moléculaire et la réalité virtuelle
Production de médicaments en Algérie
Publié dans Liberté le 24 - 07 - 2021


Par : Yahia Dellaoui
Professeur hospitalo-universitaire Chef du département de pharmacie Faculté de médecine d'Oran.
Les facultés de médecine devront, a priori, assurer la formation de cadres pharmaceutiques pour répondre aux besoins actuels de notre pays. Les problèmes du contenu des programmes, les problèmes de méthodologie et bien d'autres méritent une large participation de tous les confrères."
Le développement extraordinaire des connaissances scientifiques et la nécessité d'inclure dans les programmes d'enseignement, d'une manière continue, les nouvelles acquisitions scientifiques et techniques faisaient obligation, comme c'est le cas de nos jours, aux autorités administratives et universitaires de mettre au point des réformes touchant aux études de pharmacie.
La sécurité de nos molécules thérapeutiques se définit par l'absence de préjudice évitable lié à la consommation de médicaments d'une part. D'autre part, nous parlons d'industrie pharmaceutique, sans pharmacie industrielle, dans nos facultés des sciences médicales en Algérie. Paradoxe des paradoxes ! On peut dire, sans risque de se tromper, que le pharmacien sortant de la faculté trouve des difficultés énormes pour assumer ses responsabilités, quel que soit le domaine d'activité qu'il a choisi pour faire sa carrière.
Ce qui montre qu'actuellement les études en pharmacie n'ont pas pour finalité de donner aux étudiants un métier, mais plutôt une formation de base qui est supposée suffisante pour permettre au futur diplômé d'exercer son art, dans les différents domaines où il est réputé apte à exercer.
Cette situation est le résultat du fait que, formés à l'étranger, ou dans notre pays, selon un modèle étranger, nos jeunes confrères acquièrent une formation qui, le moins que l'on puisse dire, ne répond pas à nos besoins.
J'irais même jusqu'à dire qu'elle ne répond plus aux besoins du pays que nous avons pris pour modèle, car ce pays est en train d'étudier la réforme de ses propres études en pharmacie.
Historiquement, les pharmaciens de l'ancienne génération ont été formés en France selon un modèle qui a été depuis modifié voilà une quarantaine d'années. Le cursus des études en pharmacie commençait par une année de stage obligatoire dans une officine, sous la responsabilité d'un maître de stage.La dernière année des études devait permettre à la faculté de juger à travers les examens définitifs de l'aptitude de l'étudiant de 6e année à exercer sa profession de pharmacien et ce, en s'assurant de ses niveaux de connaissances, tant sur le plan théorique que pratique.
Le développement extraordinaire des connaissances scientifiques et la nécessité d'inclure dans les programmes d'enseignement, d'une manière continue, les nouvelles acquisitions scientifiques et techniques faisaient obligation, comme c'est le cas de nos jours, aux autorités administratives et universitaires de mettre au point des réformes touchant aux études de pharmacie.
Il est bien clair que la réforme qui a été adoptée en France a sacrifié le côté "formation professionnelle du pharmacien" au profit de sa formation scientifique, car elle avait pour objectif de préparer les futurs diplômés à une carrière des spécialistes qui, en fait, n'était l'apanage que d'un nombre relativement restreint de diplômés.
La majorité de nos jeunes confrères, surtout dans notre pays, se destinait à exercer dans l'officine, qui se trouve être la première priorité pouvant répondre aux besoins de notre population. Il est en effet indéniable que dans les vingt premières années d'indépendance, c'est l'activité de pharmacien d'officine qui a absorbé l'écrasante majorité des pharmaciens.
LES DIFFICULTES
Je citerai quelques exemples pour illustrer les difficultés qui existent actuellement pour les jeunes confrères, pour affronter leur métier.
Dans le cas de l'officine, le jeune diplômé n'est pas suffisamment formé pour affronter les difficultés d'installation, car il ignore tout des problèmes financiers et de gestion qu'il est obligé de résoudre pour pouvoir s'installer.
Il se trouve complètement désorienté par des informations souvent contradictoires qu'il recueille auprès de différentes personnes : confrères aînés, banques, grossistes, administration...
De plus, ignorant en général les notions inhérentes à la gestion des stocks des médicaments, il se trouve contraint de chercher un collaborateur qualifié pour l'aider dans cette tâche, ce qui est de nature à lui créer des difficultés, du reste légitimes, avec un confrère aîné, qui voit d'un mauvais œil qu'un jeune pharmacien vienne lui débaucher son personnel en infraction aux règles de déontologie pharmaceutique.
Le problème le plus grave résulte incontestablement du fait que les facultés délivrent un diplôme unique pour des étudiants qui n'ont pas suivi le même cursus des études.
En effet, si on considère le cas d'un étudiant qui a choisi de suivre l'option biologie clinique, il suit en six années des cours et des stages qui l'éloignent complètement de ses camarades qui ont opté pour la filière "officine".
La réglementation en vigueur fait que les diplômés, quelle que soit leur "pré-spécialité", ont les mêmes droits, en particulier celui d'exercer en officine.
Or, pour celui qui a choisi la filière biologie clinique, sa formation le rend inapte à exercer en officine.
Nous touchons là le problème de l'unicité du diplôme.
Peut-on dire que trois pharmaciens, formés chacun dans l'une des trois filières : officine, biologie et industrie, ont une formation les habilitant à exercer à leur sortie de la faculté dans l'une des trois branches d'activité mentionnées ? Il est évident que la réponse est : non.
L'unicité du diplôme devra en réalité correspondre à une unicité de formation.
Le deuxième exemple que je citerai est celui des jeunes confrères qui s'orientent vers la carrière de la pharmacie hospitalière que nous devons, pour beaucoup de raisons, développer en Algérie pour la rendre de plus en plus attrayante pour les jeunes diplômés.
Malheureusement, le pharmacien diplômé sortant de la faculté se trouve complètement désorienté lorsqu'il est affecté dans un poste hospitalier.
Il se trouve à l'hôpital comme "un corps étranger".
Ce problème n'existe pas pour les jeunes médecins qui ont été placés en stage en milieu hospitalier à partir de la fin de l'externat.
Si on examine la situation des confrères étrangers qui ont suivi les mêmes études, on s'aperçoit qu'ils ont l'obligation pour suivre la carrière hospitalière, de passer par l'internat, ce qui leur permet d'apprendre leur métier à l'hôpital.
Par ailleurs, les facultés de pharmacie en France ont déjà corrigé cette insuffisance de la formation en instituant, depuis quelques années, un stage hospitalier obligatoire pour tous les étudiants en pharmacie, à partir des premières années de formation.
Enfin, pour ce qui est de l'ouverture de l'enseignement pharmaceutique sur l'industrie, il faut aussi constater que la réforme n'a pas donné les résultats escomptés et ce, pour deux raisons essentielles qui sont inhérentes à l'industrie.
En effet, les sociétés qui fabriquent des médicaments répugnent, en général, à recevoir des stagiaires ou, si elles les reçoivent, les cantonnent dans des activités de recherche, qui leur sont en "général inutiles" ; sauf s'ils ont la chance d'être recrutés par ces mêmes entreprises. Par ailleurs, on peut constater, malheureusement, que pour les tâches de production et de contrôle, les industriels du médicament préfèrent recruter des ingénieurs qui sont mieux préparés que les pharmaciens pour les tâches de production, ou les scientifiques qui sont plus spécialisés que ne le sont les pharmaciens, dans l'utilisation, pour le contrôle de médicaments, de techniques et d'appareillages de plus en plus sophistiqués.
Après cette étude critique sommaire de la situation, il s'agit pour nous d'étudier les voies et les moyens nous permettant de proposer une réforme des études en vue d'améliorer la formation des pharmaciens dans notre pays.
LA REFORME
Pour arriver à de bons résultats, il serait nécessaire de discuter et de répondre à un certain nombre de questions qui sont de nature à permettre à tous les pharmaciens d'accomplir au mieux leur mission, quel que soit le domaine d'activité qu'ils auraient choisi pour assurer leur carrière.
Comment arriver à réaliser une bonne formation du pharmacien d'officine dont le rôle essentiel est d'assurer le contrôle des prescriptions et la dispensation des médicaments ?
Comment concilier entre la dispensation d'une formation pluridisciplinaire théorique dans les domaines de la synthèse, de l'extraction des molécules actives, de la mise en forme pharmaceutique et un contrôle des effets des médicaments, et de placer en même temps l'étudiant en position d'appliquer son savoir théorique et d'évaluer ses compétences face à un homme malade recevant des médicaments ?
Comment concilier cette formation théorique et intégrer l'étudiant en pharmacie dans une équipe hospitalière pour acquérir le savoir-faire et un certain comportement, voire une conduite à tenir vis-à-vis du malade ?
Ne faudrait-il pas penser à une formation cohérente et suivie pour les pharmaciens des hôpitaux ?
Comment concilier la formation théorique et pratique du pharmacien, pour être en mesure de revendiquer une place de choix dans notre jeune industrie pharmaceutique, qui a besoin de se développer et de s'affirmer, tant sur le plan national que sur le plan international ?
Beaucoup d'autres questions touchent aux autres aspects des activités du pharmacien dans notre société en évolution constante.
Je citerai en particulier le cas de la biologie clinique, celui de la bromatologie et du cosmétique et de la chimie-thérapeutique, sans oublier que cette dernière activité est en pleine expansion.
À mon sens, il s'agit pour nous de proposer une solution qui nécessite obligatoirement un choix entre deux conceptions.
Je me refuse, évidemment, à envisager une certaine conception qui consisterait à dire que la faculté dispense un enseignement qu'elle juge nécessaire pour la formation du pharmacien, sans se soucier de l'avenir du jeune diplômé et de son insertion dans la société, qui a fait des sacrifices pour assurer sa formation et qui est en droit d'exiger de lui de se mettre à son service.
Donc, les facultés de médecine devront, a priori, assurer la formation de cadres pharmaceutiques pour répondre aux besoins actuels de notre pays.
Et, enfin, les problèmes de contenu des programmes, les problèmes de méthodologie et bien d'autres méritent une large participation de tous les confrères.
Méditons ensemble cette affirmation d'Einstein : "L'imagination est plus importante que la connaissance." Cette imagination est surtout une invitation à débattre sur la situation de l'encadrement de nos enfants en sciences médicales.


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