Des mesures ont pourtant été prises pour limiter la propagation du coronavirus dans la wilaya de Jijel, où la situation est aussi inquiétante que dans plusieurs autres villes du pays. Pendant que les hôpitaux sont de plus en plus sollicités pour des admissions dans des services dédiés à la prise en charge des cas de Covid-19 à la limite de la saturation, les plages tout au long du littoral jijelien font leur plein. "Ça regorge de monde, il n'y a même pas où placer un parasol", lance un habitant de la ville côtière d'El-Aouana, prise d'assaut par des milliers d'estivants. Le même constat est observé dans toutes les plages, à leur tour, bondées de monde. Plus à l'extrême nord-est de la wilaya de Jijel, c'est la plage interdite à toute activité estivale de Oued Z'hor, relevant de la commune d'El Milia, qui est submergée par des nuées d'estivants. Si cet assaut de la bande côtière est motivé par cette chaleur exceptionnelle sévissant depuis quelques jours à Jijel, poussant les citoyens à fuir en masse pour aller se rafraîchir en bord de mer, les négligences observées sur les zones de baignade risquent d'être d'une fatalité extrême. En dépit des appels lancés pour avertir sur ce risque qui se traduit par ces dizaines de consultations et d'hospitalisations dans les services Covid, les manquements aux mesures de prévention et de gestes barrières sont toujours observés. Dans un énième rappel de ces mesures à respecter, un autre arrêté de wilaya, signé par le wali, Abdelkader Kelkel, ce 22 juillet, est tombé pour faire part des conditions d'application du confinement à domicile en vigueur pour 10 jours. Il convient de rappeler que la wilaya de Jijel a retrouvé le lot des wilayas concernées par les mesures de confinement partiel à domicile, après l'avoir quitté il y a tout juste un mois. Le retour à ce confinement applicable de 23h à 4h pour une durée de 10 jours dénote d'une situation épidémiologique qui s'est dégradée. Les avertissements lancés sur le risque à courir sur les plages, semblent être tombés dans l'oreille d'un sourd. Et dire qu'un autre arrêté de wilaya, signé à l'ouverture de la saison estivale, a rendu obligatoire le port du masque sur les plages. Toutefois, et contrairement au littoral, baignant dans une grande ambiance estivale, la vie nocturne à Jijel semble moins animée. "On dirait qu'il y a un couvre-feu", s'étonne un habitant de cette ville. "Il est presque 22h, je viens de rentrer à la maison, et comparativement aux années passées durant la haute saison estivale, il n'y a pas assez de monde. L'ambiance estivale de ces années n'est vraiment pas au rendez-vous", poursuit-il. Seraient ces appels lancés pour éviter les lieux de rassemblement qui ont poussé les gens, sinon les estivants passant leurs vacances à Jijel à se confiner chez eux la nuit ? Pour certains, il est encore trop tôt de se prononcer sur cette ambiance nocturne moins dense qui fait défaut, d'autant, argue-t-on, que le grand rush estival n'est pas encore au rendez-vous. "Il faut s'attendre à l'arrivée de milliers d'autres estivants après l'annonce des résultats du bac et les inscriptions universitaires", explique-t-on. Si c'est le cas, c'est la situation épidémiologique qui risque d'en subir un coup si des mesures plus contraignantes ne sont pas annoncées pour imposer le respect des mesures préventives déjà décrétées. Amor Z