La construction d'une barrière à la frontière entre la Lituanie et le Bélarus pour empêcher les passages illégaux de migrants est une "bonne idée", mais aucun financement communautaire ne sera accordé pour cet ouvrage, a annoncé hier la Commission européenne. La commissaire aux affaires intérieures et aux migrations Ylva Johansson a jugé "favorablement" la construction de cette barrière après des discussions avec les autorités lituaniennes sur l'évolution de la situation provoquée par les arrivées de migrants venus du Bélarus, a précisé son porte-parole Adalbert Jahnz. Le chiffre global est de 4 110 personnes arrivées depuis le début de l'année en Lituanie, Etat membre de l'UE. Il s'agit d'une "augmentation considérable" par rapport à la même période de l'année dernière. "Mais cela ne signifie pas que des fonds européens serviront à financer cette barrière", a insisté le porte-parole. "La commission ne finance aucune barrière, aucun mur", a-t-il affirmé. "Il n'y a aucune contradiction entre le fait de dire que la construction d'une barrière est une bonne idée et de refuser de la financer", a-t-il soutenu. Les autorités lituaniennes ont commencé à installer une clôture en fil de fer barbelé à la frontière avec le Bélarus. La Lituanie a demandé une aide européenne pour faire face à cette poussée migratoire. "Les procédures pour l'allocation de fonds sont en cours", a expliqué Adalbert Jahnz. "Les fonds de l'UE seront alloués là où il apportent une valeur ajoutée pour la gestion des frontières extérieures de l'UE", a-t-il précisé. Une réunion de crise a été convoquée le 18 août par la présidence slovène de l'UE pour réagir à "la menace pour la sécurité" représentée par l'instrumentalisation des migrations par les autorités du Bélarus contre la Lituanie. Les ministres de l'Intérieur des 27 s'entretiendront en visioconférence avec des représentants de Frontex, l'agence de surveillance des frontières, du Bureau européen pour l'asile et d'Europol, l'agence européenne de police de l'UE, a précisé un porte-parole slovène. "La situation est complexe et implique différents acteurs. Les ministres de l'Intérieur ne peuvent traiter qu'un aspect de la situation et, de toute évidence, d'autres actions sont nécessaires au niveau européen", a-t-il indiqué.