Les protestataires boycottent déjà toutes les activités administratives depuis dimanche dernier et comptent organiser, aujourd'hui, leur premier rassemblement devant le siège de la DE. La rentrée des classes n'a pas encore eu lieu, mais déjà les directeurs des établissements de l'enseignement moyen menacent de la boycotter, a-t-on appris dans un communiqué rendu public, hier, par le bureau du Conseil national autonome des directeurs de l'enseignement moyen, (Cnadem), à Tizi Ouzou. Dans son document, le bureau du Cnadem annonce même son passage à l'offensive avant même l'entame de cette année scolaire qui s'annonce déjà chaude. En effet, les directeurs des établissements de l'enseignement moyen, qui boycottent déjà toutes les activités administratives depuis dimanche dernier, comptent organiser, aujourd'hui, mardi, leur premier rassemblement devant le siège de la Direction de l'éducation de la wilaya. À travers cette action, les concernés réclament, en premier lieu, la réhabilitation de leur collègue du CEM de Tala Tgana, de Fréha, Si Tayeb Brahim, qu'ils considèrent comme "humilié dans sa dignité" et "frappé même d'une interdiction d'accéder, lui et sa famille, à son domicile". L'autre objectif assigné à cette même action est de réclamer, auprès du ministère de tutelle, de dépêcher une commission d'enquête pour se pencher en urgence sur ce que les concernés qualifient de "pourrissement, fruit d'une mauvaise gestion à la Direction de l'éducation" et aussi de s'enquérir des "violations" dont ils souffrent et qui impactent négativement sur l'éducation à Tizi Ouzou. "En cas de non-satisfaction de ces revendications, nous comptons boycotter la rentrée scolaire fixée au 21 septembre prochain", menace le Cnadem qui a énuméré également, dans son document, une multitude d'autres problèmes qui ont conduit à prendre une telle décision. Lors de leur assemblée générale tenue le 11 septembre dernier, ces directeurs d'établissement de l'enseignement moyen, qui ont eu à passer en revue les recommandations de leur conseil national et à débattre des conditions de la rentrée scolaire 2021-2022, ont relevé, entre autres, l'impossibilité de l'application du protocole sanitaire et l'organisation de l'enseignement exceptionnel en raison, estiment-ils, de son incompatibilité avec la distanciation physique en présence de la quasi-totalité des élèves et aussi du manque d'eau dans les établissements scolaires. "Le directeur de l'établissement ne peut assumer les conséquences qui risquent d'en découler", soutiennent-ils. Concernant le cas de leur collègue de l'établissement Yahi-Belaïd de Fréha, les directeurs des CEM de Tizi Ouzou ont expliqué qu'il a été victime de "harcèlement moral, d'humiliation et d'atteinte à sa dignité et d'un lynchage en règle" qui n'a pas seulement porté atteinte à sa personne, mais aussi à la fonction de directeur d'établissement qui devient, ainsi, le dindon de la farce dont le destin est à la portée du premier venu, de l'intérieur ou de l'extérieur de l'établissement. Les protestataires déplorent, également, la non-prise en considération de tous les rapports présentés par les directeurs d'établissement. "Nous ne nous tairons pas devant ces comportements illégitimes et irresponsables, d'où notre décision unanime de recourir à la protestation", expliquent-ils.