Résumé : Après ses examens, Meriem se rend au bled. Comme elle s'y attendait, Houria ne saute pas de joie à sa vue. Cependant, Taos comprend aussitôt que la jeune fille a des ennuis. Aïssa est plutôt heureux de revoir sa sœur aînée et le montre à sa manière. Mais sa mère est plutôt furieuse. Elle lève un bras au ciel. - Qu'ai-je donc fait dans ma vie, mon Dieu, pour mériter un tel sort ? Taos l'interrompt d'un geste prompt : - Cesse de blasphémer et tente de faire bonne figure devant ta belle-fille. - Bonne figure ? Mais j'ai toujours fait bonne figure devant elle. - Quand Amar est là, bien sûr. Mais lorsqu'elle vient seule, tu ne passes pas par quatre chemins pour lui en faire voir de toutes les couleurs. Rappelle-toi donc la nuit qu'elle avait passée dans la forêt, il y a quelques mois. Houria s'écrie : - C'est elle qui l'avait voulu. Ne me rappelle plus ce dérapage de sa part. J'ai cru que mon cœur allait s'arrêter ce jour-là. Taos secoue la tête. - Tu es incorrigible, Houria. Meriem a malheureusement payé un lourd tribut par ta faute. Houria allait répliquer, lorsque sa belle-fille revient dans la cuisine en s'essuyant la bouche avec une serviette. - Cela va mieux ? demande Taos - Oui. Heu... Oui cela va mieux. - C'est sûrement ce long voyage qui t'a incommodée. Tu as pris l'avion, puis le bus. Paris n'est pas à côté. - Elle a bien l'habitude de voyager, lance Houria avec son air courroucé. - Certes, mais cette fois-ci elle a dû redoubler d'efforts pour préparer ses examens. Elle est épuisée. Meriem se rassoit et tend la main à Aïssa, qui aussitôt délaisse sa maman pour tenter de monter sur une chaise à côté d'elle. Elle l'aide à s'installer et lui fait avaler quelques cuillères de potage. - Comme tu as grandi depuis mon dernier voyage, Aïssa, lui dit-elle. Houria ouvre les cinq doigts de sa main droite. - Cinq épines dans tes yeux. Meriem lève les yeux vers elle. - Pourquoi es-tu si méchante, Ma Houria ? - Méchante ? C'est toi la méchante. Tu attires la poisse, le mauvais œil et toutes les calamités du monde là où tu passes. Elle tente de faire descendre Aïssa de sa chaise, mais le petit s'accroche de toutes ses forces à sa sœur. - Laisse-les donc tranquilles, lance Taos. Tu vois bien qu'Aïssa est heureux de revoir sa sœur. - Oui. Le pauvre innocent ne sait pas encore ce qui pourra lui arriver s'il s'attarde davantage auprès d'elle. Taos soupire. - Houria, si tu veux dîner, prends place avec nous, sinon laisse ces "petits" tranquilles. - Je ne veux pas dîner. Elle m'a coupé l'appétit. Elle tourne les talons et quitte les lieux. Taos serre le bras de Meriem. - Ne fais pas attention à ce qu'elle raconte. Tu la connais bien maintenant, n'est-ce pas ? Meriem ne répond pas. Elle continue à faire manger son petit frère qui semble apprécier sa présence auprès de lui. Les propos de sa belle-mère ne peuvent la toucher davantage. C'est elle qui est à l'origine de tous ses malheurs, et elle continue à la malmener. Aïssa rote et repousse la cuillère qu'elle lui tend. - Il n'a plus faim. Laisse-le rejoindre sa mère, lui dit Taos. Meriem l'aide à descendre de sa chaise. Heureux, l'enfant lui sourit en faisant un signe de sa main avant de quitter la cuisine. Taos tire une chaise et se met en face de la jeune fille. - Alors, que se passe-t-il, Meriem ?
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