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L'été de la débrouille
LA SAISON ESTIVALE EN KABYLIE
Publié dans Liberté le 26 - 08 - 2008

Ce sont des jeunes qui ont, pour certains, quitté l'école pour se retrouver dans la rue. En cette saison estivale, on les retrouve sur les routes et dans les ruelles de Aïn El-Hammam, d'Iferhounène ou d'ailleurs, comme dans beaucoup d'autres régions en Kabylie. Ces jeunes guettent la moindre occasion pour gagner un peu d'argent, “naviguer” comme ils disent, allant de la vente à la sauvette jusqu'au travail au noir dans les chantiers. En cette saison, il nous a été donné de constater toutes sortes de commerces : des boutiques de fleurs en plastique qui servent à orner les véhicules nuptiaux, des petits étalages à l'air libre où l'on propose de la poterie et de petits souvenirs de voyages. Certains proposent des disc-jockeys et même des tables et des chaises, des ustensiles de cuisine en location pour des fêtes de mariage. D'autres travaillent comme manœuvres dans des chantiers chez des particuliers ou chez des entrepreneurs, le temps des vacances. “C'est une façon de gagner votre vie face à cette crise du chômage qui nous touche”, nous déclara un jeune que nous avons rencontré dans un chantier de la région d'Iferhounène. Une manière aussi de se payer une journée à la plage, un “luxe” qui n'est pas donné à tout le monde dans ces localités de l'Algérie profonde. Certains construisent de petits abris de fortune en roseaux qu'ils recouvrent d'une bâche. Ces petites baraques sont dressées sur les routes, sur le passage des visiteurs qui viennent se ressourcer sur les hauteurs. En cette saison chaude, lors des “assensis”, fêtes traditionnelles organisées dans les mausolées notamment à Azrou n'Thor, ces jeunes proposent leurs marchandises. On trouve des gâteaux industriels, de la pastèque, des boissons fraîches, des sandwichs, des objets d'artisanat, bois et poterie à emporter en souvenirs… Les soirées DJ restent, elles aussi, une nouvelle tendance. Elles remplacent maintenant “l'ourar” des femmes, les chants et les danses d'autrefois rythmés par le baroud, ou les soirées à la cornemuse, au tamtam et au tambour des “idbalene”. La location de l'appareil coûte entre 4 000 et 6 000 DA. Des soirées spéciales fêtes animées de musique non-stop créent l'ambiance, animant les nuits de ces localités nichées sur les collines.
L'été pour les filles est une occasion d'ouvrir de petites fabriques de gâteaux traditionnels, des ateliers de couture et de broderie. Ces petites “hanouts” poussent comme des champignons et elles travaillent durement ! “Une caisse de gâteaux coûte entre 1 500 et 2 000 DA. Il m'arrive de faire une recette de plus de 10 000 DA la journée”, nous dira l'une d'elles. Pour la plupart, ces filles ont quitté l'école très jeunes. Mais en parallèle, leur volonté et leur courage les ont aidées à prendre un autre chemin, celui d'apprendre un métier et de gagner leur vie. Avant, elles étaient chez elles, cloîtrées entre quatre murs, sans perspectives d'avenir, livrées à elles-mêmes dans une société qui tarde encore à sortir des marécages du passéisme. “Nous avons décidé de sortir de l'ombre et d'emprunter la voie du travail, celle de la lumière”, disent-elles. Ces femmes de l'ombre arrivent même à créer des postes d'emploi pour leurs semblables, tout en les initiant à leurs propres métiers. Elles ouvrent aussi des salons de coiffure, activité très demandée, notamment en été, avec les fêtes de mariage et autres occasions festives. Elles sont aussi les ambassadrices des métiers traditionnels à travers les expositions et les concours auxquels elles prennent part sur tout le territoire national, exposant les produits réalisés avec amour et doigté. La location d'ustensiles, tables, chaises, frigos, congélateurs, grosses marmites, couverts... représente une nouvelle tendance qui vient s'ajouter à celle de la location de voitures. Pour cette dernière, on propose des voitures de luxe. Il n'est pas impossible de croiser une limousine sur les hauteurs du Djurdjura, conduisant une heureuse élue dans la riche demeure du prince charmant. Tout un commerce géré par des gens bien nantis. C'est dire qu'actuellement chez nous, tout rêve a un prix, il faut juste avoir les moyens de le réaliser. Les mariages sont non seulement une occasion de réunir les familles et les proches, mais aussi de promouvoir nombre de commerces : la chaîne des produits alimentaires, les cosmétiques, l'ensemble des “choses” de circonstance qui voient augmenter leurs prix. Loin de la montagne, du roc et du cèdre, sur les régions côtières, nos plages sont devenues les lieux d'un commerce assuré pour les riverains : parasols, beignets, m'hadjeb, thé, location de barques, babioles, souvenirs de voyages… tout est bon à vendre ou à louer quand il s'agit de ramasser quelques sous, sachant que nos plages grouillent de monde qui vient de partout. Souvent, ce sont de jeunes enfants qui font irruption entre les parasols et les tentes. Munis de paniers suspendus à leur cou, ils font des va-et-vient sous un soleil de plomb, vendant cacahuètes, chocolat, bonbons, cigarettes, glaces... En cette saison, les fast-foods apparaissent dans tous les coins. Le repas coûte entre 180 et 200 DA. Un prix pour le moins raisonnable, contrairement au prix des boissons qui sont cédées deux fois leur prix réel. On propose également des tentes en location entre 250 et 400 DA, des parasols à 100 DA et d'autres commodités. La saison est perçue comme une aubaine dans ces régions côtières. Cela est dû sûrement à l'intérêt que suscitent ces moments de vie estivale où les jeunes ont enfin une activité lucrative. Nos plages tout comme nos sites de montagne sont devenus non seulement des lieux d'évasion et de détente, mais aussi des endroits où les petits commerces peuvent prospérer l'espace d'une saison.
KOCILA TIGHILT


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