Encore une fois, le marché du papier procure bien des incertitudes puisqu'à l'approche de la rentrée scolaire, il se met à tourbillonner comme une tornade. L'année dernière, le papier en rame et les certains articles d'écoliers avaient connu des augmentations de 70 à 150 %. Cette hausse subite ne justifiait pas la tendance du marché international qui avait subi une augmentation autour de 1.000 dollars la tonne, soit 1 dollar par kilo. Cette année, rebelote vers l'escalade. Il semblerait bien qu'il y ait une spéculation entourant cette matière première suite à une baisse de la production enregistrée en Amériques du Nord et du sud consécutivement à la crise financière qui a frappé plusieurs manufactures. Les prix qu'affichent les papeteries dépassent le raisonnable et ne justifient nullement de tels écarts par rapport aux prix qui étaient pratiqués il y a moins de trois mois. Une rame de papier extra blanc de 500 feuilles, qui coûtait, 280 dinars, est passée à 450 dinars chez les détaillants. Même chose pour les cahiers qui se sont vendus à double prix lors de la dernière rentrée passant de 15 à 30 DA et, à présent, ils culminent à 40 dinars. Le registre dit deux mains était passé de 90 à 180 dinars et, aujourd'hui, il est cédé à 200 dinars. La hausse a même touché les produits en papier recyclé. Nous savons que l'Algérie est gravement dépendante des marchés extérieurs depuis que la production locale a été réduite à sa plus simple expression, puisque la facture de cette matière est de l'ordre de 600 millions de dollars annuellement. Il s'avérerait que la production locale manque cruellement de structures favorisant la récupération, le recyclage et l'importation de matières premières pour minimiser les importations de produits finis ou semi-finis, ce qui, selon un professionnel du secteur, aurait considérablement réduit la facture à l'import. Considérant que la production nationale est encore loin de répondre aux besoins locaux, il faut quand même noter que même le papier recyclé servant à l'impression des journaux ou celui kraft proposé à l'emballage sont importés, alors que leur fabrication serait largement réalisable localement, dénotant un manque de visibilité et de lisibilité des opportunités qu'offre le marché algérien aux investisseurs locaux. Malheureusement, c'est toujours l'hégémonie à la tendance tous azimus de favoriser l'import-import qui est favorisée. Cette position confortable d'intermédiaire est toujours vivace dans les esprits de certains opérateurs économiques en dépit de la demande du marché algérien qui est en croissance constante. La capacité de production actuellement serait de 109.000 tonnes pour la pâte à papier, de 67.500 tonnes pour le papier impression écriture et de 21 500 tonnes pour le carton compact. La production de papier d'emballage est estimée à 66.500 tonnes, alors que nos besoins seraient, tous éventails confondus, de l'ordre de 500.000 tonnes. Cet écart important masque le laxisme de notre intelligence économique. Il est indispensable pour notre économie d'accorder au secteur de la récupération et du recyclage tout l'intérêt qu'il mérite dans le cadre de la relance de la politique des PME/PMI dans le pays. La libéralisation de l'économie n'a pas eu les effets attendus. Le pays privilégie beaucoup trop le commerce extérieur au détriment de la production industriel.