La Nouvelle République : le bon management de l'eau, ou l'or bleu, est actuellement un élément fondamental dans la politique de tout pays. Comment voyez-vous l'expérience algérienne dans ce domaine ? Loic Fauchon : Tout d'abord, je dois dire que l'organisation de ce point (journée technique sur les avancées de la gestion déléguée de l'eau en Algérie) est une très bonne initiative. Cela permet de se mettre en perspective et de voir quels sont les résultats. Il faut dire avec beaucoup de franchise qu'il y a eu des résultats bons et d'autres moins bons. Du moins, l'Algérie a montré qu'elle était capable de trouver sa propre solution en fonction de son climat, de sa géographie et de sa culture aussi. Cela en établissant des partenariats pour rattraper un retard, tout le monde sait que 15 ans en arrière dans les villes algériennes l'eau était rare. Quelle est votre évaluation de l'expérience de Suez Environnement dans la gestion déléguée de l'eau en Algérie, d'autant plus que votre contrat a été reconduit encore pour cinq ans ? Je suis heureux de voir que l'entente a été parfaite entre les équipes algériennes et l'équipe de Suez Environnements à Alger. Comme j'ai dit tout à l'heure, quand après les fiançailles on décide de se marier ça veut dire qu'on s'entend bien et qu'on a fait un bon bout de chemin ensemble. Il faut maintenant penser à la prochaine étape, sachant que l'Algérie se développe et qu'elle aura besoin de plus d'eau dans les années à venir. Donc, il faut s'inscrire dans la durée. Je constate en tant que président ayant voyagé dans plusieurs villes dans le monde que les progrès de l'Algérie sont saisissants et extrêmement positifs. Qu'en est-il de votre présence dans les pays du Maghreb dans la conjoncture actuelle ? Il existe déjà beaucoup de partenariats dans les pays du Maghreb. Déjà en Tunisie et au Maroc. Des partenariats qui se font généralement dans le respect des spécificités des particularismes de chaque pays. Aussi les modèles qui sont mis en place au Maroc ne sont-ils pas les mêmes qu'en Tunisie ou en Algérie ; ce qui est une très bonne chose. Et pour ce qui est de l'évolution du transfert du savoir dans ce genre de partenariat avec l'Algérie ? La formation est la base de ce contrat. Aujourd'hui, nous recevons chaque semaine des équipes algériennes à Marseille. Sans parler de l'ensemble des formations faites à Constantine. Donc, le transfert du savoir-faire va très vite. On a commencé d'abord par l'encadrement technique et, ensuite, il se prolonge par l'encadrement financier et administratif. L'objectif est que l'encadrement algérien soit prêt dans un certain nombre d'années. Revenons sur le 6e Forum mondial de l'eau qui doit se tenir à Marseille en mars prochain, quelles sont vos attentes ? Nous avons souhaité que ce forum soit basé sur la solution. Nous voulons quelque part imposer à chacun qu'il vienne avec une solution et un engagement. Pour les solutions techniques, financières ou bien en matière de formation, il n'y a pas de limite. Cette rencontre représente l'occasion pour la présentation et l'échange de solution, ce que nous souhaitons est que les délégués repartent chez eux avec des solutions qui existent ailleurs et qu'ils les mettent en application chez eux. Il faut dire que la gestion de l'eau est passée d'un champ technique à un champ politique, ce qui se traduit par la prise de conscience des hommes politiques qui considèrent que la question de la gestion de l'eau est fondamentale.