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«Identités»… remarquables
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 01 - 2012

Ils s'appellent Djamel Agagnia, Amel Khatir, Joe Okitawonia, Oussama Talbi, Nassima Salhi, Nawel Haoui, Feyrouz Khelladi, Lilya Chaouchi, Nessma Bernaoui, Adila Hamina, Mohamed Yacef, Mounia El-Mehdaoui, Maya Benchikh-El-Fegoun et Mehdi Djalil.
Il s'appelle Karim Sergoua, enseignant à l'Ecole supérieure des beaux-arts de Tipasa, où étudient ces treize artistes. Elle, c'est la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, une institution internationale qui s'intéresse à la chose artistique algérienne et prend régulièrement des initiatives propres à émoustiller et à encourager la création de nos plasticiens, qu'ils soient jeu-nes ou moins jeunes. Le résultat de leur rencontre synergique, ils l'exposent à la galerie Racim entre le 15 décembre 2011 et le 10 janvier 2012. Et c'est un sampling roboratif qui s'offre à nous quand on s'offre le plaisir de franchir le pas de ce lieu de monstration qui devient de plus en plus attrayant par la qualité des activités qu'il n'a cessé d'animer depuis sa création. C'est même devenu un lieu emblématique, passage incontournable vers une carrière significative que nombre de notoriétés culturelles ont arpenté. Un lieu qui s'ouvre de plus en plus aux jeunes après avoir ouvert ses cimaises aux anciens et aux moins anciens. C'est donc une manifestation pétillante, gaie, qui charrie de la fraîcheur et de l'inventivité qu'on est convié à apprécier. Pas moins de 17 œuvres d'art moderne et con-temporain, portant la signature de 13 artistes, nous sont proposées, harmonieusement chorégraphiées dans une scénographie lancinante d'originalité. De l'originalité mais aussi du talent qui nous fait penser à l'assertion du regretté humoriste français Pierre Desproges qui, parlant de la culture, disait : «La culture, c'est comme le parachute, quand on n'en a pas, on s'écrase». S'agissant de nos jeunes exposants, on pourrait avancer qu'ils ont un bon parachute, celui de leur juvénile ardeur faite d'enthousiasme et de vivacité qui se juxtaposent de manière évidente dans cette exposition collective. Ils ont des choses à dire, ils n'ont donc pas à s'écraser. Planchant sur une thématique qui a, par ailleurs, catalysé énormément de propositions de par le monde, nos futurs impétrants de l'Ecole supérieure des beaux-arts de Tipasa ont su à merveille nous concocter des sujets neufs, rutilants d'originalité et d'authenticité. Utilisant des médiums divers et complémentaires, ils ont enfourché avec un égal bonheur celui de la peinture comme ceux de la sculpture, de l'installation, de la photographie ou de la vidéo. Ils les ont pratiquées sans souci de sophistication et dans une recherche de la profondeur du sens, sans autre prétention que de répondre à la thématique qu'ils devaient décliner : «Identité(s)». Des identités que nous avons pu dénicher à travers chacune des œuvres et qui ont soulevé en nous des moments d'émotion connotés d'une certaine nostalgie com-me «Roulma» de Djamel Agagnia qui n'est rien d'autre qu'une charrette à trois roues confectionnée avec des planches et des roulements à billes qui a vite réveillé en nous le souvenir de celles que nous confectionnions dans notre jeunesse et qui ont meublé nos heures d'oisiveté; l'artiste a agrémenté et pimenté son installation par un écriteau qui invite à con-sommer du «Roulma» à raison de dix dinars le tour, business informel non assujetti, semble-t-il, à la taxe professionnelle; comme cette pétillante vidéo de Oussama Ttabti («Die inspector») qui nous rappelle les bons moments que nous passions face à notre écran TV du temps où nous suivions avec délectation les tribulations de l'inspecteur Tahar avec sa fine moustache hitlérienne; l'artiste a cependant rectifié le discours de manière judicieuse en faisant intervenir son héros en langue allemande, convoquant de manière malicieuse un certain sens de la logique et de la cohérence. Comme ces six œuvres de Joe Okitawonya (sculptures, installations, toiles, reliefs) parmi lesquelles on remarque une toile-relief où l'on peut lire une vingtaine de prover-bes, dictons, maximes africains, manuscrits sur le subjectile dont nous nous sommes bien délectés, le tout titré : «La mémoire dans la peau»; comme cette gandoura traitée à l'acrylique multicolore cons-tellée de signes signifiant le dialogue entre la graphie vernaculaire et l'histoire, une manière adoptée par le duo Nawel Haoui- Feyrouz Khelladi pour revisiter certains fondamentaux de notre identité, notre patrimoine vestimentaire et langagier, notam- ment; comme cette installation de Lilya Chaoui qui a «oublié» à même le sol, parmi des vêtements et affaires personnelles débordant d'un sac à dos, des papiers d'identité divers et des photographies personnelles, comme pour illustrer la permanence de l'identité malgré l'absence corporelle et les scories de certaines ambiguïtés; comme cette installation murale, composée d'une humble planche où sont fixés une quinzaine de cadres identitaires des travaux de cadrage, de filage et de tissage de la laine symbolisant les métiers artisanaux et les travaux domestiques de confection des habits ancestraux, portant le titre ô combien significatif et orthodoxe de «Kardèche», œuvre rayonnante de pertinence de Nassima Salhi; comme ce squelette humanoïde désincarné tressé en fil de fer et suspendu dans les airs par lequel Maya Benchikh-El-Fegoun - qui titre son œuvre : «Identité corps et être» - semble montrer que l'identité tient d'un certain essentialisme qui privilégie le primat de l'essence sur l'existence, œuvre connotée d'un substrat philosophique certain; comme cette installation de Amel Khatir intitulée «Racine et origine» qui soumet à notre intérêt une racine végétale plantée dans un amas de terreau noir entassé sous un cube en verre apparemment déséquilibré par la poussée de la tige de la plante, il-lustrant la permanence de l'identité sous- jacente de tout artifice. Cette exposition qui se prolonge jusqu'au 10 janvier, interroge la notion d'art contemporain dans ses dimensions de pluridisciplinarité et ses ambiguïtés. Elle révèle de vigoureux surgeons porteurs d'une prometteuse ambition. ça se passe à la galerie Racim et ce, jusqu'au 10 janvier 2012.

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