Les travailleurs licenciés de Hassi Messaoud demandent leur réintégration à leur poste de travail comme convenu dans la décision arrêtée en mars dernier lors d'une séance de travail avec le directeur des opérations de la Compagnie Bonatti et l'inspection du travail. La compagnie Bonatti sous traitante du Groupement Sonatrach Algérien (GSA) a, pour rappel, licencié 250 travailleurs algériens après le préavis de grève de 24 heures observée en mars dernier. Cette grève, selon les délégués, est intervenue dans le but de faire valoir un certain nombre de revendications socioprofessionnelles qui a opposé ces travailleurs au directeur du champ pétrolier situé à 360 km de Hassi Messaoud. La Compagnie Bonatti produit 90 000 à 110 000 barils/jour de pétrole qui représentent environ 1/10e de la production nationale. Ses principales activités étant l'injection d'eau, la dilution de celle-ci et le pompage du pétrole. Le premier grief retenu par ces jeunes travailleurs étant que le diplôme n'est pas en adéquation avec le poste de travail. En effet, l'ingénieur ou le technicien occupent tous les deux le poste d'aide opérateur pour lequel le salaire n'excède pas les 28 000 DA. Un accord donc de principe et un engagement du directeur de l'entreprise est venu alléger les conditions de travail et de sécurité sur les trajets de 10 à 70 km qui séparent la base de vie aux champs de puits. Néanmoins l'augmentation des salaires n'a pas suivi. Le GSA a résilié certains services de la Compagnie qui, selon notre source, a multiplié les humiliations de ces jeunes travailleurs et les a licenciés. Aujourd'hui, la Compagnie Bonatti travaille sur deux sites des 23 à l'origine et a réemployé 30 personnes des 250 travailleurs. Sur ordre du wali de Ouargla, 42 autres travailleurs ont été récupérés par l'entreprise nationale, service puits. L'ENSP paye ses travailleurs à 120 000 DA pour exactement le même poste de travail. Ces derniers ont eu leur salut grâce à l'Anem, l'Agence nationale de l'emploi, à laquelle ils avaient déposé des demandes d'emploi. Les 178 travailleurs restants seront-ils appelés à reprendre leurs fonctions dans un contexte socio-économique qui favorise le dialogue ? Les pouvoirs publics sont ainsi interpellés à défendre ces jeunes travailleurs qui ne demandent qu'à rejoindre leur travail dans le respect des conventions arrêtées à cet effet.