Autant par le passé la ville de Blida était appelée la «ville des Roses», autant ces derniers temps elle est devenue la ville la plus sale. Cette dernière constatation a nécessité la création par le wali d'une entreprise chargée de l'enlèvement et du ramassage des déchets domestiques et inertes (ECTOMDI), avec un statut d'EPIC. Au lendemain de la création de la nouvelle entreprise, la population de la ville de Blida s'est réjouie, surtout en voyant un début d'amélioration de la situation environnementale. Mais depuis quelques semaines, la situation sociale semble se détériorer en raison, semble-t-il, du manque de soutien de l'A.P.C de Blida. Alors que la création de cette EPIC avait réussi à nettoyer la ville de ses sachets d'ordures jonchant chaque rue et chaque cité, mais aussi offrir des postes de travail pour de nombreux jeunes qui ont commencé à se plaire, une campagne mensongère a été orchestrée visant à créer le doute entre les travailleurs qui relevaient du service de nettoiement de l'APC et les nouveaux recrutés. Selon une source proche de cette entreprise, l'APC s'était engagée au début à apporter toute l'aide nécessaire, notamment financière et matérielle, mais, depuis, rien ne semble venir. Cette dérobade des élus a mis l'entreprise dans une situation telle que les travailleurs n'ont pas été payés depuis trois mois. Au vu de cette situation, on a remarqué que plusieurs travailleurs se ravitaillaient au niveau des décharges à la stupéfaction des passants. Quant aux moyens, notre source affirme que malgré ce manque d'équipements, la nouvelle EPIC procède quotidiennement à l'enlèvement de 110 à 120 tonnes d'ordures ménagères, un chiffre que de nombreux citoyens ignorent. A titre d'exemple, d'importantes quantités d'ordures sont enlevées au niveau du marché «Guessab», situé non loin de la gare routière où des milliers de visiteurs affluent quotidiennement, laissant derrière eux des déchets de toute nature. Il y a aussi le souk aux fruits et légumes où d'importantes quantités de déchets sont entreposées chaque soir après le départ des commerçants informels. Les travailleurs de l'EPIC que nous avons rencontrés n'ont pas manqué de nous faire part des difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail. «Au cours de nos tournées, nous sommes l'objet de jets de pierres, de sachets pleins de déchets, sans compter les insultes de la part de certains citoyens», devait nous confier un travailleur qui ne manquera pas de souligner l'absence de civisme de certains qui oublient la mission du service d'enlèvement des ordures non seulement ménagères, mais aussi des différents commerces du chef-lieu de la wilaya. En constatant le désintérêt des autorités, les travailleurs du service de l'enlèvement des ordures ménagères risquent de mettre à exécution leur menace d'arrêt de travail si rien n'est fait pour améliorer leur situation.
