Pour les spécialistes de la balle ronde, la Côte d'Ivoire est l'équipe favorite de cette coupe d'Afrique des nations 2013. «Mon objectif est de gagner la CAN. C'est pourquoi je m'attelle à constituer un bon collectif avec une bonne maîtrise. Je mettrai sur le terrain la meilleure équipe ivoirienne qui remportera la CAN», explique Sabri Lamouchi. Qui est-elle cette équipe qui plane sur le continent africain ? Août 1960, la Côte d'Ivoire se libère de la France. Trois années après, en avril 1960, elle livre son premier match et décroche sa première victoire contre le Bénin : (3 -2) (au moment du match, elle n'était pas encore un Etat souverain et indépendant, il a fallu encore quelques mois pour qu'elle le soit). L'année 1961 est celle de la naissance de la Fédération ivoirienne de football. Elle est affiliée à la FIFA ainsi qu'à la Confédération africaine de football. Entre 1965 et 1970, sans perdre trop de temps, elle met en place une formidable machine sportive notamment de football. Sa participation aux trois Coupes d'Afrique des nations est une pièce à conviction qui confirme sa valeur. A cela, s'ajoute son positionnement au classement, deux fois troisième et une fois quatrième. Mais, pour ces Eléphants, ce n'est certes pas toujours la fête. Ils se souviendront encore longtemps de leur défaite face au Ghana sur un score lourd (6-2) le 2 mai 1971. La série noire continue. En juillet 1974, une autre «catastrophe» frappe de plein fouet les éléphants face au face au Malawi (5-1). Assommés par ces défaites, ils se réveillent le 13 mars 1985 – et au risque de perdre leur marque de référence – ils s'acharnent contre le Mali en l'écrasant par un score de (6-0). Poursuivant leur course, ils réussissent à offrir à la nation, la médaille de bronze de la Coupe d'Afrique des nations en 1986. Les CAN passent mais ne se ressemblent pas. Les Eléphants décident enfin d'occuper leur territoire et de ne pas se laisser intimider par les autres équipes qui survolent le trophée. C'est en1992 que la première coupe d'Afrique est acquise. Elle est arrachée aux organisateurs, en l'occurrence les Sénégalais, en battant en finale le Ghana d'Abedi Pelé, au terme d'une séance de tirs aux buts qui est restée dans la légende (11 tirs au but à 10). Ce fut la plus belle récompense de leur combat, avec en plus le fauteuil n°1 du groupe «C», dont ils étaient «locataire» devant l'Algérie qu'elle a battue (3-0) et le Congo (0-0). Elle s'est ensuite faufilée en quart de finales contre la Zambie (1-0), but inscrit à la 94e minute par Sié Donald Olivier. Puis en demi-finale, elle efface le Cameroun 3 tirs au but à 1, après un score vierge durant les 120 minutes de jeu. Le gardien de but Alain Gouaméné s'en souvient de la finale et surtout du tir qu'il a arrêté, donnant ainsi le premier titre aux Eléphants. Depuis, la CIV sème de belles empruntes partout sur les terrains de football. Elle devient l'équipe à abattre. En 2005, elle confirme sa valeur en obtenant le titre de vainqueur des 5es Jeux de la francophonie. Entraînés par Henri Michel, ils déstabilisent les équipes, s'amusent sur les terrains et arrachent aux nez des concurrents africains leur première qualification en première coupe du monde, Coupe 2006 aux dépens du Cameroun et en atteignant la finale de la CAN-2006 (défaite face à l'Egypte aux tirs au but). Mais son objectif est vite brisé par deux défaites en coupe du monde. Elle ne parvient pas à franchir le premier tour : défaites (2-1) contre l'Argentine et les Pays-Bas, mais une victoire historique contre la Serbie Monténégro (3-2) puisqu'il s'agit de la première victoire de la Côte d'Ivoire en phase finale de Coupe du monde de football. Depuis cette année, cette grande équipe démontre à chaque compétition ses capacités à atterrir sur n'importe quel podium. En 2006, à partir de la CAN jouée en Egypte, il y avait aux commandes l'Allemand Ulrich Stielike. Sa grande chance à cette époque est d'avoir eu un groupe animé par des joueurs de talent évoluant dans les plus grands championnats européens, dont le fer de lance sera Didier Drogba. Véritable star reconnue mondialement, mais aussi Abib Kolo-Touré (Manchester City), Emmanuel Eboué(Galatasaray SK), Didier Zokora (FC Séville), Salomon Kalou (Chelsea), Bonaventure Kalou (Paris SG), Aruna Dindane (RC Lens), Kanga Akalé (RC Lens) ou encore Yaya Touré (FC Barcelone), Kader Keita (Galatasaray), Yao kouassi Gervais dit Gervinho (Arsenal FC). En cette période, comme chaque sélectionneur, il s'agit de réussir dans ses stratégies et surtout aller plus loin que possible notamment chercher la qualification pour la prochaine CAN (avec l'ambition de la remporter) et le prochain Mondial. Grâce à ses atouts offensifs, en CAN-2008, la «Séléphanto» marque 13 buts en 4 matchs en n'en prenant qu'un contre la sélection béninoise. Cela est vrai jusqu'à la demi-finale contre l'Egypte où les Pharaons gagnent 4 buts à 1, le Ghana bat la Côte d'Ivoire sur le score de 4 buts à 2. Mai 2008, la machine va plus vite que la balle elle renvoie l'Allemand et ouvre les portes à un autre sélectionneur : Vahid Halilhodzic. Sa mission n'est pas différente de ses prédécesseurs, qualifier le pays à la CAN-2010 et la Coupe du monde en Afrique du Sud. Le 15 octobre 2009 Les duels se succèdent et l'emblème de la CIV est sur les mats de la CAN et du Mondial. L'histoire de sa qualification est écrite après un nul face à l'équipe de Malawi, elle se qualifie pour le Coupe du monde 2010. Dans cette phase des éliminatoires, les Ivoiriens frappent fort, ils infligent de lourdes défaites au Malawi (5-0) en match aller et au Burkina Faso en match retour à Abidjan. Elle bat le Burkina Faso devant son public (2-3) et se qualifie sans serrer ses dents pour la CAN et la Coupe du monde 2010. Dans cette compétition africaine elle avance tranquillement aux quarts de finale grâce à un match nul contre le Burkina Faso et une jolie victoire contre Ghana (3-1). Arrivent les Fennecs, qui étaient pour le sélectionneur une promenade de santé, voire une simple formalité avant de poursuivre leur petit bonhomme de chemin. Mais le géant est mis à genoux par ceux là même qui ne pensaient pas faire glisser cet éléphant par 3-2 en quart de finales. Coupe du monde 2010, le hasard a voulu qu'elle se place dans le groupe C. Ses adversaires pèsent un peu plus qu'elle. Logée dans le groupe le plus sévère, la Corée du Nord, le Portugal et le Brésil, elle résiste aux Portugais (0-0) lors du premier match avant de céder au second face aux Brésiliens (1-3) et de s'imposer face aux Nord-coréens (3-0). Toutefois, cette victoire ne les qualifiera pas, Brésiliens et Portugais font match nul (0-0). Depuis, un autre climat s'instaure, de 2010 à ce jour, elle change quatre fois de pilote. Apres le Bosniaque, c'est l'Ivorien Georges Kouadio qui assura l'intérim après avoir été le second de Vahid, ensuite pour l'année 2010, c'est Sven-Göran Eriksson et juste après, les commandes sont passées à François Zaoui pour les confier ensuite depuis 2012, plus précisément le 26 mai, à ce jour au franco-Tunisien Sabri Lamouchi. Enfin, l'histoire retiendra que le début de la CAN 2012, la Côte d'Ivoire a effectué un parcours sans faute en gagnant tous ses matchs et surtout en encaissant aucun but jusqu'en finale. Un journaliste de la presse ivoirienne revient sur : «la finale qui avait opposé ce dimanche 12 février la Côte d'Ivoire à la Zambie, ce qui s'est transformé en cauchemar lorsque Drogba envoya dans les airs un penalty obtenu suite à une bousculade de Gervinho dans la zone de vérité (70e). Aux termes des prolongations, c'est la Zambie qui est championne d'Afrique après les tirs au but manqués de Gervais Kouassi et de Kolo Touré. La Zambie a surpris la Côte d'Ivoire alors que tout le monde la voyait comme grandissime favori face à la surprenante Zambie. La suite de l'histoire reste à écrire. Ce sera en Afrique du Sud.
