Pourtant reconnu officiellement par 96 pays membres de l'ONU, le Kosovo (République ex-Yougoslave), pays de 1,8 millions d'habitants, indépendant depuis le 17 février 2008, reconnu par 23 des 28 membres de l'Union européenne mais tout ça ne lui a pas suffi pour lui permettre de prendre part aux manifestations footballistiques. Ainsi ont décidé les instances Internationale de football Fifa – UEFA. Une sentence pas correcte, voire injustifiée pour une population qui a connu des situations dramatiques et privées, ainsi que d'une vie paisible. Et pourtant, «le sport est une évasion complète de la vie», disait un écrivain canadien. Mais que des instances internationales de foot, censées développer ce sport, tournent le dos à ce pays naissant en lui interdisant de partager le bien fait de ce sport roi. Fadil Vokrri (53 ans), ancien international yougoslave et président de la Fédération kosovare (FKF), confiera à Jeune Afrique : «Nous avons rejoint le FMI et la Banque mondiale, mais notre sélection «A» reste privée de compétition... En 2012, le comité exécutif de la Fifa a accepté que nous jouions au Kosovo, mais avec l'accord de la fédération serbe. Et à l'extérieur, sans hymne ni drapeau, ce qui n'est pas acceptable», poursuit Vokrri. Heureusement que le ridicule ne tue pas, à ce niveau de l'humiliation, c'est cette dernière qui drapera ces instances internationales de football. «Je sais, ajoutera-t-il que les statuts de l'UEFA imposent que, pour être affilié, un pays doit être membre de l'ONU. Mais dans un premier temps, nous souhaitons simplement pouvoir disputer des matchs amicaux, même si on espérait pouvoir jouer les éliminatoires de l'Euro-2016». Cet appel ne sera pas entendu, il ne vient pas du territoire juif pour qu'il le soit. «Blatter veut sauver l'Etat juif mais persiste et signe pour que le Kosovo ne figurera pas dans la liste des pays admis sur «son» terrain bien que ce soit un pays qui existe !» Non Blatter préfère s'occuper du pays de la honte. Il revient d'ailleurs d'un périple, sans doute le plus difficile, de son voyage dans le Proche-Orient. Après une première étape en Jordanie et une autre en Palestine, Sepp Blatter est arrivé en Israël après un passage en Palestine. Un séjour qui sera marqué, cet après-midi, par sa rencontre à Jérusalem avec Benyamin Netanyahou, le Premier ministre de l'Etat hébreu. Un rendez-vous auquel le Haut-valaisan donne un certain poids. Pour illustrer cette opération de charme que mène Blater en terre israélienne, il confiera aux médias à Al-Ram, où est installé le nouveau siège de la Fédération palestinienne, «Netanyahou a modifié un agenda très chargé pour me recevoir. Cela signifie qu'il y a sans doute une volonté de trouver une solution sur le problème de la libre circulation des footballeurs palestiniens». Et d'ajouter, «s'il n'y accordait pas beaucoup d'importance, peut-être aurais-je rencontré seulement le ministre des Sports.» Fadil Vokrri dira «avant, notre sélection nationale était autorisée à jouer des matchs amicaux. Depuis, ce n'est plus le cas», pour être tout à fait précis, les Rising Eagles n'ont en tout et pour tout, disputé que deux matchs amicaux contre des équipes de clubs, en 2010 et 2011. «Quatre-vingt-seize pays membres de plein droit des Nations unies sur 193 nous reconnaissent», dit-il.