Sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Abderrahmane Benkhalfa, qui se présente comme analyste économique, a fait ressortir le rôle de l'industrie qui est au cœur de la relance, à la veille de la tripartite qui vise, selon lui, à faire en sorte que l'économie d'offre l'emporte sur l'économie d'importation. Il y a, fait-il remarquer, les questions structurelles et celles conjoncturelles. Dans les questions structurelles, dit-il, le financement apparaît comme un des problèmes importants et là, il y a eu, selon lui, une évolution favorable, mais fait-il constater, en même temps, il y a encore un écart entre les demandes d'investissements et la réaction des banquiers, cela est dû, explique-t-il, au problème des niveaux des risques. Pour Abderrahmane Benkhalfa, il y a un problème de gouvernance et de réhabilitation de l'entreprise. Le système censé couvrir les risques (CGCI et FGAR) n'a pas produit les effets souhaités, il faut reconsidérer ce système, souhaite-t-il, on ne peut pas faire peser le risque sur les banques parce qu'il y a un problème de sécurité financière. L'idée d'une caisse de financement au profit des entreprises non fiables financièrement, qui ne serait pas une banque, devrait être relancée, souligne-t-il. Il fait remarquer qu'il y a deux aspects dans la sécurité financière, la lutte contre toutes les importations et les transferts qui ne sont pas réellement sains, mais aussi au niveau des banques, l'épargne ne doit pas être entachée par des financements qui, dans quelques années réduisent leur marge de manœuvres. Extension des crédits, oui, mais une extension maîtrisée, dit-il. La sécurité financière impose de ne pas mêler dans les banques les financements sains, les financements vulnérables, les financements risqués. L'investissement par l'entreprise pour l'entreprise est le parent pauvre du processus d'investissement, fait-il observer. Nous sommes un pays qui n'a pas plus de 200 grandes entreprises, c'est insuffisant pour développer l'économie, estime Abderrahmane Benkhalfa. Il faut développer la taille des entreprises, dira-t-il. Le secteur public doit se fortifier comme l'a montré l'opération sur Arcelor, mais il faut une gouvernance rénovée de l'Etat au niveau des entreprises et des banques. Il faut que l'administration de l'Etat sorte de la gestion opérationnelle pour ne s'occuper que de la gestion stratégique, selon son avis. M. Benkhalfa plaide en faveur d'une évaluation des instruments utilisés par l'Etat (bonification, garantie institutionnelle, suivi bancaire des filières non rentables). Il ne doit pas y avoir de différences entre banques publiques et banques privées. Il faut un canal spécifique pour ce qui n'est pas commercial. Concernant les investissements étrangers, il estime que l'instrument de l'Etat devrait être l'Andi, une grosse agence qui traiterait par cahier de charges avec l'Etat. L'industrie est faible mais il y a une relance forte. Il plaide en faveur d'un plan pour l'entreprise nationale pour développer. Il faut une nouvelle politique de transfert de capitaux de et vers l'étranger.