Une grève des cheminots continuait mercredi à la mi-journée de paralyser le trafic ferroviaire des trains de banlieues «est» et «ouest» d'Alger, a-t-on constaté à la gare de l'Agha dans le centre d'Alger. En outre, la ligne 1 du métro d'Alger (Hai El-Badr-Tafourah) a été fortement perturbée depuis hier par un débrayage «surprise» de différentes catégories de personnel de la RATP-El Djazaïr, selon la direction. A la station de Hai El-Badr, la circulation des rames a enregistré une grosse perturbation aux environs de 9h00 lorsque les conducteurs sont sortis des cabines pour rejoindre les autres travailleurs sur le hall principal. Cette grève «ouverte» a été décidée pour «appuyer nos revendications salariales», indique un responsable syndical, Debabi Réda. «Nous observons cette grève pour revendiquer nos droits, notamment l'allocation de primes», a-t-il dit dans une déclaration à la presse. Sur place, les travailleurs, toutes catégories professionnelles confondues, s'étaient rassemblés au hall d'entrée principale. Le passage aux quais n'était également pas gardé et les voyageurs, déçus, rebroussaient chemin. Dehors, le parking de la station était presque vide. «Nous attendons que la direction veuille nous appeler pour entamer des négociations», ajoute M. Debabi, également chef de station et responsable des œuvres sociales de la section syndicale UGTA de la RATP-El Djazaïr. Selon la direction de la Régie, cette grève est déclenchée par «plusieurs catégories de personnels» du métro d'Alger. Un service réduit de 8h00 à 20h00, avec un train circulant toutes les dix minutes est «assuré par la RATP-El Djazaïr», ajoute-t-on de même source. En outre, la gare Agha a ouvert ses portes, les trains, immobilisés, sont tous à quais et les travailleurs sont en poste mais continuaient tous d'observer le mot d'ordre d'une grève «nationale et illimitée» lancée par leur syndicat qui revendique le versement de 36 mois de rappel sur salaires à 12 000 agents de la SNTF. La grève nationale et illimitée continue. «Nous ne reprendrons le travail que si l'entreprise répond favorablement à notre revendication», a expliqué le secrétaire général de la section syndicale de la gare Agha, Abdelhak Boumansour. «La direction tente toujours de débloquer la situation avec le ministère des Transports. Nous attendons de connaître la réponse de la tutelle à notre revendication», a-t-il dit. Une nouvelle grille, portant le salaire de base de 12 000 à 15 000 DA, est en vigueur à la SNTF depuis mai 2010. Son application exige de la direction de l'entreprise le versement de 42 mois de rappel sur salaires, dont six mois ont été honorés entre janvier et mars 2014. «Nous avons accepté la nouvelle grille des salaires, même si elle était en notre défaveur. Mais nous n'accepterons jamais que la direction de l'entreprise prenne la liberté de nous verser six mois de rappel en nous privant de trente-six autres mois», a soutenu M. Boumansour. Revendications impossibles à satisfaire Le débrayage des travailleurs de la SNTF est dû à des revendications salariales, avait expliqué le directeur général de l'entreprise, Yacine Bendjaballah, assurant que «nous sommes en train de négocier avec les représentants des cheminots, qui demandent un rappel (des salaires) de 36 mois». «Lorsque nous avons essayé d'assurer un service minimum, les grévistes se sont mis sur la voie ferrée», affirme Yacine Bendjaballah. «Tout le monde est en poste, mais personne ne travaille. Selon M. Bendjaballah, «la direction (de la SNTF) n'a pas les moyens (financiers) de satisfaire cette demande pour les 12 000 agents que compte l'entreprise». «Nous allons soumettre tout cela à la tutelle», ajoute-t-il. Hier aux environs de 12h30, «les négociations étaient toujours en cours avec les représentants des travailleurs», a-t-il fait remarquer par ailleurs.