Ici on ne cherche pas des excuses à ceux qui jugent anormaux certains écrits de la presse indépendante qui s'attaque à une corruption généralisée, à ceux qui collent les étiquettes et autres sobriquets malveillants sur certaines plumes connues sur la «place publique», qui dénoncent une systématique «Tchippa» des cols blancs transformée en ces temps d'incertitude et de crise en une véritable monnaie d'échange qui a évolué le plus normalement du monde, pour avoir patte blanche. Le cadre (chef de service des travaux) de la direction de la jeunesse et des sports a été coincé, jeudi dernier, par les éléments de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale du groupement régional de la wilaya de Mascara, non loin du siège de la Wilaya au lieu-dit la maison de l'artisanat. En effet, un entrepreneur de la daïra de Mohammadia aurait remis à l'indélicat chef de service de suivi des travaux une somme de 400 000 DA. L'indélicat cadre de cette institution qui n'est pas, paraît-il, à sa première «affaire», aurait réclamé sa «dîme», à l'exemple de certains intouchables voyoucrates qui pullulent dans les dédales de l'administration au sein des diverses institutions de la wilaya de Mascara. A priori le montant ficelé était chevillé dans une première résolution à 700.000 dinars, et ce, pour lui activer un projet au lieu- dit «Centre équestre», dépendant de la daïra de Tizi, distante d'environ une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Un secret de polichinelle ! Cette affaire de corruption ainsi que d'autres déprédations dans la wilaya de Mascara, sont devenues l'abus d'un pouvoir confié à des cadres et agents de l'Etat en vue d'un gain personnel ou pour le bénéfice d'un groupe auquel il doit allégeance. Dans cette corruption de bas étages, pratiqués par des agents intouchables qui s'emparent des décisions sur des contrats très importants au niveau local et coulent des jours heureux. La corruption est pratiquée par des personnes au salaire bas, la plus foudroyante, à l'exemple du petit cadre de la direction de la jeunesse et des sports qui a été incarcéré en attendant son jugement. Les grands principes, les valeurs morales et la lutte contre la corruption doivent guider la République à une sorte de bonne gouvernance et une moralisation de la vie publique contre le phénomène de la «Tchippa», qui gangrène la wilaya de Mascara, et ce, particulièrement depuis environ quatre années où le monde des affaires des marchés publics et autres gré a gré poussent comme des champignons et ce au vu et au su des responsables peu ou proue consciencieux du péril. Les conséquences de ce fléau freinent considérablement l'élan du développement et mettent à genoux les valeurs démocratiques, ce qui crée une méfiance des citoyens vis-à-vis de leurs élus et des institutions. La corruption compromet deux classes d'individus dans la wilaya de Mascara, les corrupteurs et les corrompus. Pourtant les textes et les lois considèrent la corruption comme une infraction unique qui exige pour sa réalisation des mécanismes de contrôle rigoureux pour enrayer cette explosion qui a terni la plupart des administrations devant le regard médusé des garants de l'Etat providence. Où sont les grands principes, les valeurs morales et la lutte contre la corruption tant criés sur les toits de la République ? Malheureusement, paradoxe de la démocratie à l'algérienne, on est souvent complaisant avec le favoritisme et autres formes d'arrangement dans les affaires de marchés publics. Enfin, la politique n'est pas seulement une affaire de morale, mais aussi d'efficacité et de confiance de nos institutions.