Notre football a connu ses heures de gloire. Avec de purs produits locaux, il a atteint les cimes avant de prendre le chemin inverse. Une chute vertigineuse jusqu'à ce qu'il prenne conscience de l'étendue du drame. Les heures de gloire ne sont plus que des souvenirs lointains, même si notre équipe nationale va mettre le cap sur le Brésil pour participer à la Coupe du monde. Une éclaircie dans le ciel gris d'un football, qui depuis des décennies, a revêtu l'uniforme des mauvais jours. Et encore, une éclaircie œuvre des binationaux, tous formés à l'étranger. Pourquoi ce football est-il tombé plus bas que terre alors qu'il est vénéré par les Algériens ? La réponse est là, à portée de main et elle coule de source. Depuis que le football ne se joue plus des pieds, il est rentré dans ses petits souliers. Autrement dit, l'incursion des non-footballeurs dans le milieu footballistique a réduit cette discipline à sa plus simple expression. Celle de l'argent. Il ne faut surtout chercher d'autres explications à cette chute, car le commun des Algériens tiendra les mêmes propos et dressera le même constat. Le football a filé entre les mains des footballeurs et depuis, c'est la descente aux enfers. Surtout ne fiez pas à cette qualification au Mondial, car sans les joueurs émigrés, l'Algérie ne se serait jamais retrouvée parmi les grands de ce monde. Une vérité incontournable même si on tend à nous faire croire le contraire. Combien sont-ils les joueurs locaux à figurer dans la liste des 23 partants pour le Brésil ? Inutile d'en dire plus. Leur nombre illustre parfaitement l'état dans lequel se trouve aujourd'hui notre football, victime des sportifs qui ont laissé le terrain vide aux arrivistes et aux opportunistes, tous frappés par la fièvre de l'argent. Le football ne sortira la tête de l'eau qu'une fois que les footballeurs le reprennent en main et lui redonnent sa véritable vocation. A bon entendeur.
