«Les Algériens avaient pourtant poussé les Allemands aux prolongations... Leur jeu était-il meilleur que le nôtre ?», s'est exprimé un consultant sur la chaîne itélé avant que ce dernier ne soit repris par un autre : «Les Algériens ont réussi leur opération face à cette même équipe, ils avaient mis en place, un schéma tactique qui aurait pu éliminer les Allemands et nous retrouver face à eux». On avait déjà pu s'en rendre compte contre les Diables rouges, l'Algérie est une équipe redoutable et très difficile à manier. Alors qu'on la disait réduite à un rôle de figurant, l'équipe africaine a fait mieux que de se défendre, elle a donné du fil à retordre à l'Allemagne, qui ne s'attendait sans doute pas à une opposition aussi coriace. Les hommes de Vahid Halilhodzic, qui avait complètement remanié son équipe, ont fait trembler l'un des ténors du football mondial et peuvent être fiers de leur prestation héroïque, n'ayons pas peur de le dire. «L'Algérie est l'équipe africaine la plus technique, il y a de la rapidité devant, elle a une défense solide. C'est une équipe complète», analysait Khalilou Fadiga, l'ancien stratège de la sélection sénégalaise. Ce sont là quelques témoignages venant de la part des professionnels qui reconnaissent objectivement que le travail fait par notre équipe nationale était d'un niveau qui a séduit pas mal d'observateurs sportifs. Hélas pour la France qui vient de refaire son match, il n'y a pas eu de revanche très attendue au Brésil. Leur partenaire économique allemand a mis fin à leur aventure. Le match France-Allemagne a été empaqueté dès la 13' par Hummels qui a repris de la tête, une balle venant d'un coup franc tiré magistralement par Toni Kroos des 35 mètres pour la confier à Hugo Lloris (1-0). C'était le but qui poussa les bleus vers la sortie du mondial. Et c'est d'ailleurs, faut-il le rappeler, la première fois que la France est menée dans cette compétition. Piqués par ce but, les bleus pensaient pouvoir réparer les dégâts et revenir à la marque. Ils avaient tous misé sur Benzema, ce «Napoléon» comme aime bien le qualifier son père. Mais ce jour là, le Napoléon n'a rien pu faire, au contraire, les consultants le montrent du doigt. «Il n'a pas carburé, il aurait pu développer un jeu plus offensif... Il n'était pas dans son grand jour, le sélectionneur aurait pu le laisser pour la seconde mi-temps, le temps qu'il récupère...». On a même évoqué l'absence de Nasri, mais là, c'est une autre histoire. Dans ce match contre la montre, les Allemands étaient plus offensifs dans la première demi-heure, tactiquement plus intelligents, professionnels qu'ils sont, ils savaient manier la balle, leurs interventions se faisaient en fonction du rythme qu'affichait l'adversaire du jour. Les descentes, les tirs et les menaces des attaquants dans le périmètre des 18 allemands étaient souvent dégonflées par un gardien de but qualifié à sa juste valeur de meilleur de ce Mondial, et par une défense très bien préparée. Les supporters tricolores, quant à eux, drapés dans des fanions et la figure peinturlurée, ils y croyaient fort jusqu'à la dernière seconde. Il ont en souvenir, cette première grosse occasion française. 7e minute de jeu, Benzema, servi par Valbuena, tire et la balle passe à quelques millimètres des buts du gardien Neuer. D'autres occasions se succédaient mais face à un gardien exceptionnel et en pleine forme qui refroidissait l'ardeur des bleus malgré la chaleur qu'il faisait dans l'enceinte du Maracana. Les Français croyaient à égalisation, jusqu'aux dernières secondes du match, où Benzema rate l'égalisation qu'il avait au bout du pied mais encore une fois, il avait en face de lui Neuer, un gardien imbattable qui, de sa main ferme freine la course de la balle avant de monter pour montrer une dernière fois, le chemin des vestiaires aux bleus. La Nationalmannchaft jouera, quant à elle, ce mardi face au vainqueur du match Brésil-Colombie avec l'espoir de revenir au Maracana, le 13 juillet pour la finale.
