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Badsi : «C'est plus grave que tout ce qui a été dit jusqu'à maintenant»
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 06 - 2015

Jeudi dernier, vingt-septième jour du procès en appel de Khalifa Bank, c'est le liquidateur de la banque, M. Moncef Badsi, qui a été appelé à la barre pour apporter son témoignage sur la situation de Khalifa Bank et de ses autres filiales en liquidation. Invité par le président du tribunal, M. Antar Menouar, à expliquer sa mission, le témoin déclara qu'il se trouvait en mission à Skikda pour le compte de Sonatrach en qualité de commissaire aux comptes quand il reçut un appel téléphonique d'Alger lui demandant de rentrer car il avait été désigné en qualité de liquidateur de Khalifa Bank.
«J'ai demandé si je pouvais refuser, mais on m'a dit que pour le bien de tout le monde, il serait souhaitable de ne pas refuser», a-t-il précisé. Il continua en affirmant qu'un jour plus tard, soit le 29 mai 2003, il a été installé dans ses nouvelles fonctions et il reçut de la part de l'administrateur, Mohamed Djellab, un dossier complet concernant la situation de Khalifa Bank. Lors des passassions de consignes et après une lecture préliminaire du dossier, M. Badsi, d'une voix enrouée par l'émotion affirma au juge : «mon sentiment en ce moment-là était que j'accomplissais un devoir fondamental et que je me trouvais devant un désastre dans tous ses aspects et que j'allais entrer dans un état de guerre». Il s'engagea alors résolument dans son travail en commençant par la capitalisation des ressources sur le terrain pour tenter de limiter les dégâts. Revenant à cette catastrophe, comme il l'a qualifiée, M. Badsi déclare : «si au moins cela pouvait servir de leçon au pays à l'avenir car une affaire d'une telle ampleur démontre l'état de faiblesse et de précarité de l'Algérie». Reprenant ses propos concernant la mission d'administrateur de M. Djellab, le liquidateur de Khalifa Bank assure qu'elle consistait à déterminer si l'entreprise pouvait être sauvée et remise à flot ou, au contraire elle doit être liquidée. Devant l'ampleur des dégâts constatés, il a donc été décidé de la mettre en liquidation et M. Djellab a transmis un dossier complet au liquidateur comprenant des éléments d'informations que ce dernier a approfondis et qui lui ont fait dire que : «tout ce qui a été dit au sujet de Khalifa Bank est bien en-deçà de la réalité. Il décida alors de faire, coûte que coîte et dans les plus brefs délais, un acte d'inventaire afin «de protéger le patrimoine qui a subi des actes de pillage avant l'arrivée de l'administrateur», a-t-il continué. Dès lors, il se retrouva devant une situation anormale car il n'y avait aucune organisation pour faciliter les choses. Il tient aussi à rappeler les conditions très difficiles qu'il a subies lors de sa prise de fonction réelle, surtout lorsqu'il fallait faire face aux contestataires au milieu d'une quarantaine de policiers et de cailloux qui tombaient de partout. Questionné par le président du tribunal, M. Badsi annonce que Khalifa Bank disposait de quelque 70 agences implantées dans des locaux loués pour la plupart et dont les propriétaires voulaient en connaître le sort par crainte de s'en voir déposséder. Il y avait aussi une communauté d'effectifs qui attendaient de recevoir leurs droits et qui n'avaient pas encore quitté l'entreprise. Dès l'entame de l'inventaire, le liquidateur se rendit compte qu'au cours de la phase d'attente de la désignation d'un administrateur, «il s'est passé beaucoup de choses comme le pillage des biens et la destruction de documents» a-t-il affirmé. Concernant les archives, le liquidateur précise qu'elles étaient dans un désordre total, éparpillées dans des bureaux dans les agences, et il lui fallait donc rapatrier tous les dossiers (plus d'un million deux cents mille), les classer et protéger les dossiers confidentiels ou sensibles. «Heureusement, continue-t-il, j'ai eu l'aide de tout le monde, aussi bien celle du personnel que j'ai trouvé sur place que de ceux qui ont été désignés». Invité par le président à parler des comptes d'ordre, M. Badsi précise que ce sont des comptes ébranlés et inexpressifs qui n'expriment nullement l'activité réelle et n'apportent aucune explication de relation. «Les comptes d'ordre polluent toute possibilité de faire des analyses et génèrent donc des opérations en attente, contestables et douteuses et qui constituent un terrain dangereux», a-t-il expliqué. Quand le président du tribunal lui demande de parler des EES (Ecritures entre sièges), le liquidateur se lance dans une explication de cette pièce comptable utilisée entre les différentes agences quand elles sont loin l'une de l'autre, mais dans le cas de Khalifa Bank, il dit avoir découvert 3,3 millions d'EES mais dont plus de 2 millions ne sont pas débouclées. Pour les 11 EES de la caisse principale, il affirme que c'est un cas particulier car la caisse avait sorti de l'argent sans mettre à jour sa comptabilité puisqu'il n'y avait ni état des avoirs, ni brouillard de caisse, autrement dit «ce qu'il y avait dans la caisse était différent de celui dans les comptes, d'où les 11 ESS», précise-t-il. Le liquidateur parle aussi des comptes folkloriques qui existaient dans la banque, de l'inexistence de comptes de correspondants (en devises), sauf en extra comptable, sur des fiches et ne sont pas intégrés dans le processus de comptabilité. Il rappela ensuite qu'il a mis déjà douze ans pour réparer les dégâts mais qu'il ne compte terminer la liquidation d'une manière définitive que dans trois ans au plus. M. Badsi passa ensuite aux dettes cumulées de Khalifa Bank pour dire qu'elles ont atteint plus de 104 milliards de dinars. Quant aux créances, elles ont atteint 119 milliards dont seulement 10 milliards ont pu être récupérés, ceci pour arriver au constat qu'il reste encore 114 milliards de dinars à verser aux déposants et autres créanciers et que, donc «il n'y a jamais de prospérité de l'entreprise comme cela a été annoncé». Poursuivant son témoignage, le liquidateur affirma qu'«il s'agit d'un drame de nature nationale car ce sont les dépôts des entreprises publiques et même de petits épargnants privés qui ont été victimes d'un pillage systématique et ce drame aurait pris une nature catastrophique si Sonatrach avait fait le dépôt de 400 milliards de dinars comme c'était prévu». Revenant aux EES, il précisa aussi qu'ils peuvent cacher des transferts de devises. Il cite ensuite l'exemple des unités de dessalement pour lesquelles la somme de 689 millions de dollars aurait été transférée de manière contestable car non conforme à la règlementation. D'ailleurs, la mission qu'il a envoyée sur les chantiers de construction de la troisième unité de dessalement (les deux autres ayant coulé et sont donc perdues) a démontré qu'il y avait diverses malfaçons. En outre et toujours concernant les unités de dessalement, le liquidateur a découvert trois factures de montants différents de 81, 61 et 41 millions de dollars, en plus de factures vierges du fournisseur de ces unités. Enfin, M. Badsi affirme, toujours en ce qui concerne les unités de dessalement, que lorsqu'il a pris contact avec Khelifa Abdelmoumène, il lui a dit que les unités de dessalement étaient entièrement payées, alors que le fournisseur étranger réclame toujours leur paiement. Enfin, le liquidateur affirme qu'il est en train d'accélérer la cadence de liquidation du groupe Khalifa. Quant aux résultats de la liquidation de Khalifa Airways, ceux-ci seront connus au plus tard dans trois années.

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